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Messages recommandés

Une bombe le Django, ça faisait longtemps que j'attendais de Tarantino avec celle ci je pense que c'est sa meilleur depuis pulp fiction, une histoire top et des acteurs fantastique, S.L Jackson m'a fait hurler de rire dans le cine.

 

Non vraiment, un pied immense.

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"El tipo puede cambiar de todo. De cara, de casa, de familia, de novia, de religión, de dios. Pero hay una cosa que no puede cambiar Benjamín. No puede cambiar de pasión" - Sandoval

"Football is a whole skill to itself. A whole world. A whole universe to itself. Me love it because you have to be skillful to play it! Freedom! Football is freedom.” – Bob Marley

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Quelques bande-annonces de films à venir...

 

To the Wonder de Terrence Malick. Après l'excellent Tree of Life y a pas grand chose à craindre de ce film. Encore une fois la BA laisse deviner des plans d'une rare virtuosité.

 

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Je conseille à tous la sortie de la semaine : ZERO DARK THIRTY

 

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Les deux heure trente défilent à un rythme oppressant, presque insoutenable, qui en étant aussi concis qu'il est permis ne perd jamais l'attention de son spectateur. [...] Jessica [Chastain] donne vie de manière incroyablement sincère à son personnage, justifiant à travers chaque regard et chaque parole une abnégation qui semble émaner du plus profond d'elle même. [...] Kathryn [bigelow] sait poser sa caméra et rendre compte de la tension progressive. Montage et cadrage se mettent au service d'une réalisation costaude, qui ne laisse que très peu de répit. [...] La seule polémique qu'il [le film] doit provoquer n'est finalement que celle de déterminer si c'est un chef-d'œuvre ou un chef-d'œuvre.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Django Unchained : DONE.

Obligé que je le revois une 2ème fois. Ce film est excellent, magiquement ficelé.

Cette scène, comme je me suis pissé dessus !

http://www.youtube.com/watch?v=TLwjCvxp8AQ

Si vous avez un doute sur une ou plusieurs sources liées à un transfert de ManUtd : Allez sur ce lien !


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C'est la meilleure scène du film. C'est super bien amené en plus avec le début de la descente puis le flash back qui nous apprend comment ça c'est passé. Puis le gros fou rire de voir Jonah Hill dans un western, sur un cheval ; le truc que j'aurais jamais cru probable. :D

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Samuel L. Jackson est juste énorme dans ce rôle, adorablement détestable. :)

 

Tu me donnes envie de retourner le voir tant qu'il est encore au cinoche.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Je devrai y aller la semaine prochaine.

 

En attendant, pour ma soirée tranquillou, je me suis mis un petit King Kong (de Peter Jackson) et je trouve qu'il est magnifique ce film, la musique, les plans, les couleurs, les scènes...

 

Perfect quoi.

Modifié par Moustik!

15 V, 5 D, 7 L and continuing...

http://www.mancheste...680#entry993300

Site off: Member: 3187618, nom: Gilment

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Ça a l'air d'être un bon film alors...j'essayerais de le voir, merci.

ruud_van_nistelrooy_131-150x150.jpgDankje Ruud ! Van PERSIEEEEEEEEEEE! rvp10.jpg

 

http://www.your-voc.com, utiliser Your-Voc pour réviser votre vocabulaire d'anglais, d'allemand, etc. facilement, gratuitement et sans aucun soucis. Testé et approuvé!

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Allez, pour ceux qui ont kiffé le dernier Tarantino ou qui doivent encore être convaincus pour le voir : ma critique rédigée lors de l'avant-première.

 

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Pour les sceptiques qui hésitent encore à découvrir Django Unchained, rassurez-vous, il ne faut pas attendre longtemps pour comprendre qu'il va être décapant. En réalité, il n'y a qu'à attendre la première phrase prononcée par Christoph Waltz pour être rassuré et convaincu qu'on est là pour prendre son pied. God damn it ce mec sait comment lancer un film sur les bons rails. Ce n'est pas aussi ouf que dans Inglourious Basterds, mais quand même.

 

En parlant de rails, parlons de chaînes ; je sais, aucun rapport, mais bon, si vous vous attendez à de la cohérence dans mes propos alors que Quentin vient de me gueuler dans les oreilles pendant trois heures non-stop, vous êtes un peu à côté de la plaque.

 

L'histoire de Django, comme son nom de famille l'indique, c'est celle d'un esclave qui va se libérer de ses chaînes. Mais pas seulement. C'est aussi l'histoire d'un homme qui va apprendre à devenir quelqu'un d'autre dans l'ordre de sauver la femme qu'il aime. Oui, amateur de contes en tous genres, nous ne ne tapons pas ici dans l'originalité même. Peu importe, comme tout bon western qui se respecte, ce n'est pas les points de départ et d'arrivée qui comptent, mais bel et bien le trajet qui les séparent.

 

Et notre pote Quentin sait rendre un trajet agréable, pour sûr. Le trajet pourrait en quelque sorte être divisé en trois parties distinctes. La première en étant la plus divertissante et la dernière la plus anecdotique. C'est peut-être là le seul défaut du film : arrivé à un point de culminance quasi-infranchissable, il redescend un peu de son piédestal, laissant peut-être une part de regrets infiniment infime. Mais ça en reste tellement jouissif qu'on ne lui en tient pas (vraiment) rigueur.

 

Autrement il faut bien concéder une chose, le duo de chasseurs de primes que forment Django et le Dr. Schulz fonctionne encore mieux qu'on aurait pu l'imaginer. Il y a l'humour en point d'ancrage et la néo-fraternité en continuation.

 

Le Dr. Schulz c'est le type qui aime bien monter sur scène et jouer la comédie, ça tombe bien, chacune de ses interventions – aussi grandiloquentes les unes que les autres – relèvent du bijou théâtral. Une théâtralisation qui en deviendrait presque une mise en abime, où le personnage est conscient de jouer un personnage et s'en délecte alors jusqu'au bout, acceptant avec une certaine « fatalité » les lignes qui lui ont été concoctées, peu importe les conséquences.

 

Django lui se range à merveille dans la trempe des héros torturés. Flash-backs insoutenables, dos lacéré, regard pénétrant, redressement progressif, il a tout du super-héros des temps anciens. Un seul de vos regards croisant le sien suffirait à vous convaincre qu'il ne renoncera devant rien ni personne. C'est lui, le « right nigger ».

 

En parlant de « nigger », qui est certainement le mot le plus utilisé dans le film (à étendre potentiellement à la filmo tarantinienne), il révèle bien entendu la toile de fond. Le contexte, qui justifie à lui seul les caractères de chaque personnage et les moindres fils de l'intrigue. Comme nous l'informe le film, nous sommes à deux ans de la guerre de Sécession. Celle qui représente l'une des scissions les plus importantes des États-Unis, et l'esclavage en est une des causes principales. Ici, point de politique (pas de préquel à Lincoln non plus) mais un minimum de contexte pour être au courant de ce qui peut se passer dans la tête des gens. Il y a ceux qui commencent à voir les esclaves comme des hommes, et d'autres qui, par-dessus tout, s'y refusent catégoriquement.

 

Tout le film tourne donc autour de ce besoin vital qu'a un homme de prouver quelque chose à tous ceux qui le regardent comme s'il n'en était pas un. En ce sens il devient plus qu'un homme, mais un sur-homme, un symbole, qui témoigne du soulèvement d'un peuple envers ses opposants. À la manière des inglourious basterds dans le film éponyme, la barbarie est là pour en témoigner. Il n'y a pas de demi-mesure, pas d'hésitation, le sur-homme, une fois complètement redressé, abat le courroux vengeur sur quiconque croise son chemin. Sans surprises, l'humour et la finesse des dialogues se mettent donc au service d'une explosivité constante, d'une rage intérieure, qui finit par tout dévaster sur son passage, ne laissant rien d'autre qu'un empire archaïque aux cendres fumants derrière lui.

 

Si Tarantino nous prouve qu'il sait écrire sans accrocs une quête initiatique de cette envergure, il prouve aussi qu'il sait la filmer, et plus largement qu'il sait la diriger, de toute manière artistique que ce soit. Chaque figure esthétique est parfaitement dosée : la musique, le montage, les effets de style, tout s'uniformise pour faire de Django Unchained un film qui, sans surprises, ne s'emmêle jamais les pinceaux. Pourtant nulle doute qu'il était attendu au tournant, mais il parvient à jongler sur chacune de ses qualités pour ne donner ni l'impression de s'égarer, ni de recycler son travail antérieur. Nous sommes là dans une continuation logique qui nous montre que, près de vingt ans après Pulp Fiction, Quentin Tarantino en a encore dans le calcif et qu'il a, surtout, encore de quoi nous divertir.

 

Les apparitions successives de guest-stars n'auraient presque pas été nécessaires (Leo DiCaprio, Samuel L. Jackson et Tarantino himself) mais la clameur était telle lors de leurs éruptions sur l'écran que l'enthousiasme ne s'en est retrouvé qu'accentué. Si ça sonne un peu comme du fan-service pour Quentin (aussi agréable cela puisse-t-il être), Jackson est juste magistral dans un rôle étonnant, tandis que Leo fait du Leo-différent, et ça, ça fait forcément plaisir.

 

J'en viens désormais au tout-pitit regret : celui que la dernière partie tire peut-être trop en longueurs, comme si on pouvait sentir que Tarantino a hésité entre plusieurs manières de conclure son film. C'est dommage, car du coup ça peut nous laisser sur une impression pas-aussi-géniale-que-ça. Mais avec un peu de recul et quelques minutes de calme on oublie bien vite ce petit couac quasi-imperceptible. Ce qu'il faut retenir de Django Unchained c'est que c'est un western qui en justifie les lettres de noblesse et qui saura vous faire passer par à peu près toutes les émotions qui soient. En dépit d'un fantasme ultime parfois rappelé inutilement (illusions de Django), la cohérence du geste artistique est, comme souvent avec ce bonhomme-là, presque insolente de maîtrise.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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C'est pas mal. Pas le film-de-génie auquels beaucoup crient, mais c'est pas mal. ;)

 

La sortie ciné de la semaine que je déconseille : Happiness Therapy ; grosse bouse qui jouit d'une côte de popularité uniquement grâce aux Weinstein.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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C'est comment Aviator ? Demain , jour de repos donc je vais me faire quelques films là :)

 

Fais toi Lost Highway.

"Oh, Monsieur et maître, la misère est grande. Les fantômes que j'ai conjurés, je ne vais plus pouvoir m'en dépêtrer"

 

Goethe.

 

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Et si tu arrives à contenir une érection naissante devant Patricia Arquette, je te donne deux euros. ;)

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Et si tu arrives à contenir une érection naissante devant Patricia Arquette, je te donne deux euros. ;)

 

Connaissant le loustic, c'est vendu.

"Oh, Monsieur et maître, la misère est grande. Les fantômes que j'ai conjurés, je ne vais plus pouvoir m'en dépêtrer"

 

Goethe.

 

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J'arrive au terme de mon cycle malickien (ce ne fut franchement pas très long) et je vous propose ma critique de son film qui a, me semble-t-il, généré le plus de débats. Bien que pour l'instant ce soit celui que j'aime le moins de son cinéma, je comprends les réactions (positives ou négatives) qu'il engendre...

 

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Le personnage qui abhorre les films de guerre que je suis n'était pas franchement enthousiaste à l'idée de s'en taper un pendant 2h45. La brutalité des explosions et des coups de feu, dont nous nous délectons inconsciemment (un film de guerre sans massacres ennuierait les gens), n'est pas franchement ce que j'ai hâte de découvrir sur un écran. Pourtant la violence au cinéma ne me dérange pas outre-mesure, et des films qui s'y complaisent corps et âmes j'en ai vu (et aimé) à la pelle. Pourtant, il y a quelque chose qui ne passe pas avec les films de guerre. Peut-être parce que, contrairement à l'univers militaire, ces films-là nous font bien prendre conscience de l'illégitimité de tels actes ; tandis que les films de guerre eux, qui le veulent ou non d'ailleurs, légitiment toujours – d'une certaine manière – la violence et la cruauté. Même quand ils veulent produire l'effet inverse. Nous avons une éducation sur la guerre qui ne se dérobe pas sous le point de vue d'un cinéaste, aussi véhément soit-il. Et c'est là que nos livres d'Histoire ont accompli leur travail, puisqu'on ne peut regarder des images de guerre sans y déceler un minimum de logique. De ce fait c'est peut-être le seul terrain de « jeu » (que le mot est mal choisit) où elle (la violence) me rend mal à l'aise. Parce qu'elle est acceptée, et presque considérée comme indispensable.

 

Ou peut-être tout simplement que je suis atteint du syndrome Ryan et que j'en ai tellement bu et ingurgité du Tom Hanks constipé, que je ne peux pas voir un casque voler et un homme gémir sous les coups d'une grenade sans avoir cette forme de répulsion totale qui m'envahit. Comme film de guerre je n'avais jusque-là aimé qu'Inglourious Basterds, qui n'est pas un film de guerre. Ainsi que Forrest Gump (tiens, tiens, Tom Tom), qui n'est pas non plus un film de guerre. Je n'aurais d'ailleurs pas tenu les deux heures quarante-cinq de pellicule si il n'y avait pas le maître Malick derrière la caméra. Ne dérogeant pas à son style, il balaie son film d'entre-deux poétiques et de voix-off multiples qui permettent des espèces d'exodes temporaires, presque vitales (pour nous et pour les personnages). La simplicité de la nature qui vient se mêler à la complexité de l'humanité, dans ces moments d'effrois palpables, est d'une force difficilement niable. Dont l'effet semi-euphorisant et semi-agonisant est sans cesse souligné (ou devrais-je dire surligné) par les musiques.

 

Terrence Malick prend le partie de montrer plusieurs militaires, différemment gradés, qui partagent ensemble la conquête lente et progressive d'une île contrôlée par l' « ennemi ». Avec toujours ces putains de niaks en bourreaux derrière les mitrailleuses (ça change un peu des boschs, quoique...) qui ne se révèlent être que de pauvres types comme vous et moi ; et surtout comme eux (les américains). Moins que les séquences de progressions entre mitrailles, ce sont les confrontations homme-à-homme qui sont les plus frappantes (que le mot est encore mal choisit). Quant la panique se mêle à la folie et à la haine pour céder la place à un chaos (in)humain, que la caméra parcoure avec une forme de désespérance qui s'imprègne en nous, le résultat est percutant comme jamais. Il coûte donc beaucoup d'images déplaisantes au film pour devenir plaisant, puisque c'est en montrant l'horreur et seulement en montrant l'horreur, qu'on peut offrir un contrepoint plus paisible et libérateur. Finalement, c'est à travers la souffrance et l'atrocité que le film trouve sa beauté, et bien que ça puisse rendre mal à l'aise, on ne peut en contester l'efficacité.

 

Il serait un peu vain de vouloir revenir sur les êtres qui font vivre ce film en tant que personnages. C'est pourquoi je vais ignorer tout le casting (aussi génial soit-il) et toutes les petites histoires (aussi touchantes soient-elles) pour me concentrer sur autre chose : les hommes. Les hommes dans leurs combinaisons anonymes. Les soldats fabriqués en série s'entassent et s'empalent les uns aux autres, et la cacophonie créée par la guerre, si elle peut être désagréable pour la bonne compréhension de l'histoire, est impérative pour la bonne compréhension du message. Ou tout du moins du message que moi j'ai interprété, parmi les milliers potentiellement identifiables. Ce qui m'a le plus marqué avec La Ligne rouge, c'est la manière dont Malick dévoile sans pudeur aucune l'humanité déshumanisée, où l'anonymat devient quelque part le symbole de leur utilité non en tant qu'homme mais en tant que cible-vivante. Beaucoup de personnages, dans des situations critiques, se mettent à se comparer à des choses aussi insignifiantes que des grains de poussière ou des feuilles quelconques. Puisqu'il y a, dans ces choses non distinguées une essence issue de la fatalité : je ne suis rien d'important à l'échelle de l'univers et, aussi désespérément voudrais-je l'être (important), je dois me résigner à mon sort tragique, celui d'être oubliable et interchangeable comme un grain de sable parmi des milliards.

 

C'est là où la lettre que reçoit un des personnages devient profondément marquante. Quand il apprend, ce jeune homme éperdument amoureux qui s'empêche de sombrer dans la folie grâce à l'amour qu'il porte à sa femme, que cette dernière est tombée dans les bras d'un autre et veut divorcer. La fatalité n'est même plus tant dans le fait d'être sur le point, au mieux d'être traumatisé à jamais, au pire de mourir (à vous de déterminer ce qui est le pire, en fin de compte), mais bien de ressentir ce vide intérieur, comme un couteau dans une plaie qui insiste sur l'affirmation : « tu n'es rien. » Les personnages passent leur temps à se poser des questions, et c'est cette affirmation qui vient toujours leur répondre ; une affirmation douloureuse mais vraie, qui est au demeurant déchirante pour le spectateur un minimum empathique.

 

En dépit de ce gouffre auquel on accepte volontairement de tomber pendant toute la durée du film, on identifiera quelques éclaircies. Déjà Malick a l'intelligence de placer une présence féminine dans son film. Ça pourrait paraître secondaire, mais ça ne l'est pas du tout. En entrecoupant ses séquences barbares de flash-backs romancés ou fantasmes oniriques, et en jouant sur le corps de la femme avec tout ce qu'il représente (pureté de l'être, angélisme corporel etc.) il soulage le spectateur. Ce dernier ne s'en rend peut-être pas compte, mais ces instants de coupures lui sont on ne peut plus bénéfiques. Car sinon le film en deviendrait difficilement supportable. Le réalisateur l'a compris et utilise sa finesse caractéristique pour faire ce que notre inconscient attend qu'il fasse. Là où ce procédé atteint son point d'orgue, c'est dans la présentation de cet « autre monde » vécu ou fantasmé par Witt, qui dénature totalement le spectateur de l'univers militaire et qui lui donne (presque) l'impression d'être libre. Au point d'avoir envie de trouver une réponse aux questions que se posent (s'infligent) les personnages. Du genre : « Hé, regardez, ça pourrait être tellement plus simple, la vie. » La musique qui caractérise ces séquences, elle aussi en complet décalage avec les autres, achève cette sensation de plénitude épisodique (et presque cruelle à l'échelle du film) que ces séquences génèrent d'elles-même.

 

On ne peut cependant pas affirmer que ces presque trois heures de film ne sont pas trop colossales. C'en est tellement éprouvant et pesant que ça finit par en devenir lourdeau. On a l'impression d'être un chien battu qu'on met trente minutes de trop à abattre. Et je vous garantis que trente minutes d'agonie, c'est long, très long. Qui plus est, si j'ai trouvé les voix-off bluffantes pour la plupart, leur multiplication et démultiplication a tendance à amenuiser l'effet et à donner l'impression qu'on veut nous recouvrir de plus de couches que nécessaires. Néanmoins, en flirtant par moment avec le génie (cadres parfaits, photo inoubliable) et en offrant un film de guerre anti-manichéen qui pose une question aussi simple qu'un « pourquoi ? » désabusé, il devient difficile de reprocher grand chose à cet espèce de monstre (à tous les niveaux) cinématographique (peut-être le montage qui laisse parfois dubitatif, les longueurs, la surenchère partielle). De là à se dire fan absolu de ce très-long-métrage et d'avoir envie de le revoir, je suis moins affirmatif.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=dK35oeJzK7I

 

Quelle bande originale, juste incroyable.

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"El tipo puede cambiar de todo. De cara, de casa, de familia, de novia, de religión, de dios. Pero hay una cosa que no puede cambiar Benjamín. No puede cambiar de pasión" - Sandoval

"Football is a whole skill to itself. A whole world. A whole universe to itself. Me love it because you have to be skillful to play it! Freedom! Football is freedom.” – Bob Marley

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Parce que Django Unchained c'est bien joli mais qu'il y a quand même d'autres films et des génies autrement plus géniaux que Tarantino... Une petite critique sur Othello, d'Orson Welles (1952). Dont la longue introduction est davantage une analyse de la première partie du cycle wellesien. Pas beaucoup de cinpéhiles-footeux (ou l'inverse), je ne m'attends donc pas à ce que certains aient vu ce film ou connaissent même l'œuvre de Welles, mais sait-on jamais. :D

 

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Double « je » et troubles jeux.

 

 

Si il est vrai, comme j'ai pu le lire dans une autre critique, que le montage est parfois grossier au point de paraître indigne d'une réalisation wellesienne, cela ne m'a en fin de compte enlevé qu'une part infime du plaisir ressenti devant Othello ; digne successeur de Macbeth, poursuivant ainsi la marche en avant de l'adaptation de l'œuvre shakespearienne entamée quatre ans plus tôt. On peut constater que comme dans son film précédent, Welles prend les devants et nous résume l'histoire en une seule séquence – annonciatrice de tout ce qui va suivre. La légitimité d'une telle entreprise dans Macbeth – qui était la conséquence logique d'une prophétie – est ici plus troublante. En effet, point de prophétie ne justifie de dérouler aux spectateurs toute l'intrigue avant l'heure. Pourtant Welles s'y attèle en ne laissant strictement aucune part de mystère : on sait qui va mourir, qui va survivre, et qui va être la cause de ce bain de sang futur.

 

Là où nous pouvions penser qu'il ne s'agissait dans Macbeth que d'une manière d'introduire une prophétie, on s'aperçoit en fait, en étudiant le début d'Othello, que le cinéaste attache une grande importance à mettre au courant son spectateur de l'histoire qui va suivre, et à donc orienter son regard (surtout celui qu'il pose sur les personnages). Traduisant à travers la fatalité le caractère immuable de son histoire, qui passe alors au second plan. Welles nous divulgue véritablement ce que l'on s'apprête à voir pour qu'ainsi, dès notre première lecture du film, notre regard ne soit pas masqué par l'histoire mais immédiatement centré sur la substance qui se trouve derrière (ou en l'occurrence, devant).

 

C'est en cela que le cinéma wellesien est fort, car il parvient à saisir dès son premier plan le spectateur dans son étau pour lui montrer la conséquence avant de s'étendre plus largement sur la cause. Le spectateur pour qui l'histoire n'a plus aucun secret va alors regarder chaque scène non pas en se focalisant sur l'intrigue ou en attendant les futurs nœuds dramatiques avec hâte, mais au contraire en concentrant toute son attention sur le présent filmique, ne se projetant jamais dans le futur. Ainsi le public se retrouve dépourvu d'œillères scénaristiques, lui permettant d'apprécier l'instant T du film, sans être travaillé par une histoire qu'il connaît déjà. Par conséquent notre premier visionnage en devient un second, puisque un spectateur, consciemment ou non, accorde toujours plus d'importance au fond d'une histoire dès lors qu'il en connaît la forme : la lecture narrative laissant place à la lecture thématique.

 

Ce procédé, qui pourrait paraître anti-cinématographique ou insatisfaisant (dans le sens tue-l'amour), se révèle être au contraire l'atout principal du cinéma wellesien. Puisqu'il offre la possibilité au spectateur d'être tout de suite plus à-même de comprendre les personnages et dès lors de s'intéresser à la « profondeur » engendrée par le film, dont l'histoire n'est qu'un premier rideau parmi une centaine. Ne fait-il pas la même chose au début de Citizen Kane en nous présentant en vitesse express la vie de son protagoniste, de manière biographique ? Ou encore dans La Dame de Shanghai, la voix-off nous prévenant d'emblée du piège vers lequel se précipite le personnage ?

 

Ce qui importe en fin de compte, dans Citizen Kane, Macbeth, ou Othello, ce n'est pas qu'Orson Welles meurt, mais c'est ce que sa trajectoire pré-mortem peut signifier, symboliser, déterminer. Une trajectoire parsemée de thèmes aussi riches que variés, appréciables par le spectateur dès le premier coup d'œil (ce qui est un exploit). C'est donc en partant sur une démarche apparemment anti-cinématographique que Welles transcende son cinéma, maître d'un paradoxe que lui seul manie aussi bien : comme un magicien qui nous révélerait les mécanismes de son tour de magie avant même de le faire, le rendant ainsi encore plus magique que s'il n'avait rien dit. N'est-ce pas Christopher Nolan, idole des foules adolescentes, qui un demi-siècle plus tard utilisera les mêmes procédés pour réaliser ses deux plus belles réussites : Memento et Le Prestige ?

 

Comme vous pouvez le constater, puisque je n'ai même pas encore abordé ne serait-ce qu'un seul pan du contenu d'Othello (pourtant très riche), le cinéma d'Orson Welles est fascinant avant même que l'on entre au cœur de ses films pour en prélever la substance diégètique. Puisque c'est un cinéaste qui interroge la façon de faire et de penser le cinéma. C'est ce genre de pionnier, de précurseur, dont la précocité n'a d'égal que le génie, qui m'intéresse plus que tout. C'est pourquoi j'étais fasciné du début à la fin durant le visionnage d'Othello.

 

Le film nous raconte l'histoire d'un Maure incarné par Orson Welles, général vénitien menant une rude vie de guerrier, qui trouve un peu d'exode et de paix dans son univers fait de barbaries en épousant une noble et ravissante fille de sénateur, campée par une sublime Suzanne Cloutier. C'est sous l'œil de l'officier du Maure, Iago, que nous allons regarder l'histoire. En effet, derrière son apparence d'honnête homme, à la servitude incontestable, se cache un monstre machiavélique, qui voue une haine profonde à tous ceux à qui la gloire et la fortune sourit davantage. Il profitera alors de son pouvoir d'orateur, vicieux et persuasif, pour mettre en place un dessein macabre, destiné à renverser tous ceux qu'il méprise d'un mépris viscéral.

 

À la manière des sorcières Macbethienne, lui aussi ressemble à un sorcier prophétique, ou plutôt à un démon, déroulant son plan cruel pièce après pièce : toujours tapis dans l'ombre, reliant les divers individus qu'il veut tromper grâce à la finesse de sa bouche, de ses yeux, et de ses oreilles. Une finesse de rat, certes, mais une finesse quand même. Ainsi entraînera-t-il la chute d'un seigneur loyal, comme il fera commettre au Maure l'acte le plus impardonnable qui soit : celui de tuer l'être que l'on aime. Et le spectateur qui ne voit – à peu de choses près – qu'à travers Iago deviendra un complice de cette machinerie, de cette manigance diabolique. Là où la culpabilité agissait comme un poison dans Macbeth, c'est ici Iago qui devient un poison humain, son visage de serpent pouvant même devenir la métaphore de sa véritable nature. « I am not what I am » affirmera-t-il en évoquant sa double facette. Plus que de n'être pas un bon serviteur, on pourrait même penser qu'il n'est pas un homme, mais la figure incarnée du « mal ».

 

Voir le Maure sombrer sous les mots venimeux de Iago en est d'autant plus douloureux. Et si l'on pourrait s'étonner de la facilité avec laquelle son serviteur le trompe, en prenant en compte le caractère benêt et simplet du Maure, qui est la conséquence d'une vie où il n'a jamais eu à réfléchir (« je ne connais rien d'autre que les armes »), la tromperie qu'il subit de manière si aisée n'est pas surprenante. Sa soif d'amour le perd alors qu'elle aurait pu le sauver, et c'est là tout le drame de ce film, où nous découvrons avec horreur le personnage accorder sa confiance à la mauvaise personne, refusant de voir la pureté de son épouse telle qu'elle est. Comme si après avoir vécu tant d'atrocités il ne pouvait concevoir – inconsciemment – qu'un être soit aussi dénué de vices, aussi pur que translucide. Se refusant à l'amour qui lui tend pourtant les bras, et ce afin de cultiver une haine erronée.

 

Souillant le corps de cette dernière de ses mains, il souille le dernier espoir qui résidait en son cœur, achevant sa course comme la femme de Macbeth achevait la sienne un film plus tôt : en n'ayant qu'une seule porte devant soi, toutes les autres ayant été condamnées par ses crimes préalables.

 

Si l'oppression est peut-être un brin moins palpable que dans Macbeth, on retrouve une qualité similaire dans l'utilisation des décors, dans le jeu des lumières, et dans tous ces outils que sont la profondeur de champ, l'angle de cadrage, l'échelle de plan, et même la musique, autre véritable atout du film. L'esthétique est parfaite, ou presque. Le montage fait effectivement défaut à de nombreuses reprises. Des incohérences d'un plan à l'autre dénote une certaine grossièreté dans ce geste de « liaison ». Moi-même qui ne prête habituellement pas une grande attention à ce procédé qu'est le montage n'ai pu ignorer ces maladresses. Ça gêne à certains moments considérablement l'action en cours, mais je ne me sens pas apte à forcer le trait et à accentuer le reproche, pour la simple et bonne raison que ça n'a aucunement nuit à ma propre expérience. Les plans sont si remarquables, l'ambiance si percutante, qu'on oublie bien vite ces légers tiraillements pour se laisser prendre par la magie wellesienne.

 

Il ne suffit en effet de ne voir que les quatre ou cinq premiers plans pour être non pas convaincu, mais certain, que le film sera à la hauteur du nom qui suit gracieusement le « directed by ».

Modifié par Best_07

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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