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Articles intéressants sur le foot


Ryan

Messages recommandés

Je crée ce topic afin qu'on puisse partager un article intéressant qu'on a aimé sur un blog ou un site par ci par là.

 

Pas des articles d'actualités mais plutôt des chroniques ou autre forme de messages sympathiques.

 

On peut évidemment débattre de ce qui a été écrit comme ça va être sûrement le cas pour l'article que je vais partager.

 

C'est Nicolas qui tient le blog Serie A Mon Amour qui crie son désamour pour la Premier League : Chère Premier League

 

 

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Je connaissais ce blog. Là cet article ça va mais sinon la plupart du temps, il est tout sauf objectif. J'avais lu notamment la lettre ouverte à Dugarry. Mon Dieu. Je vous mets l'article
http://serieamonamour.com/2016/02/17/lettre-ouverte-a-christophe-dugarry/
Le meilleur passage est celui-ci :
"Et puis vous avez poursuivi. Vous avez dit : « ils ne balancent que des longs ballons ». « Ce n’est pas spectaculaire, c’est pour ça que je ne regarde pas la Serie A, je ne peux pas ». Cela se voit très bien, tant votre ignorance confirme vos propos. Si vous suiviez ce championnat, qui fut le meilleur au monde de la fin des années 1980 au milieu des années 2000 et qui permit à la France de gagner la Coupe du Monde 1998, vous sauriez que depuis 2010 la Serie A est toujours dans le top 2 des championnats qui marquent le plus de buts. D’ailleurs, avez-vous entendu parler de Naples et son attaque de feu ? Empoli et son style léché ? Sassuolo et ses contres de folie ? Et oui ! Même les petites équipes jouent bien ! On gagne de plus en plus par le jeu en Italie. Mais tout cela vous est étranger."


La Serie A toujours depuis 2010 dans le top 2 des championnats où l'on marque le plus de buts ? J'ai tenté 2012 et 2013. Et c'est bien sûr faux. La PL et la Liga sont devant. Et la Bundesliga n'a que 34 matchs alors la moyenne de buts par match est plus élevée en Bundesliga qu'en Serie A. Donc bon, facile d'argumenter et d'avoir raison quand on s'appuie sur des arguments faux.

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Dans l'article c'est écrit 2013....

Oui maintenant que l'auteur a été informé et qu'il a changé le 2010 en 2013 et le top 2 en top 3... J'ai fait un copier coller donc je sais très bien que c'était écrit 2010. C'est toi qui a informé ton pote du coup ?

Modifié par ohman!
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Oui sûrement ! D'ailleurs là il a même rajouté le lien de goal.com auquel il se réfère. Ah beh c'est sûr je me serai pas amusé à ça c'est juste qu'il a modifié top 2 en top 3 et il a en plus changé l'année... Enfin bon... Tout ça pour dire que sur le match en question en plus, Dugarry avait tort de généraliser à toute la Serie A mais sur ce match-ci Roma-Real, la Roma a joué petits bras à domicile contre un très faible Real. Le match était hideux.

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J'avoue que parfois il abuse sur la Premier League mais bon, c'est son angle, vu qu'il est à fond sur la Serie A (chacun ses erreurs)...
Mais pour le coup il a raison sur le fait que dans leur championnat il y a pas mal de buts.

 

Et puis quand même, j'aime bien sa déclaration d'amour au Manchester des années 90 ! Au moins il a été élevé à bonne école. Et puis il ne nous crache pas dessus, il va pas trop loin, là.

 

Et pour la Premier League, ses critiques me parlent, je les trouve plutôt fondées.

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  • 3 mois après...

 

JE ME SOUVIENS... DE SIR ALEX FERGUSON

 

 

Sir Alex Feguson n'est pas mort. Mais p*****. Cela fait drôle. Sans vraiment faire rire. Vingt trois ans en tant que supporter de Manchester United passés à ses côtés, quelques rencontres ici et là, au fil du temps, et un milliard de souvenirs. Par où commencer? Peu importe. Essayons juste de ne pas perdre toute dignité en rendant hommage à cet homme qui ressemblait parfois à un père. Et pas seulement pour la raie sur le côté.

 

http://www.sofoot.com/je-me-souviens-de-sir-alex-ferguson-169391.html

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  • 3 semaines après...
  • 2 semaines après...
  • 2 semaines après...

Excellent topic ! Les cahiers du football c'est vraiment très bien, la rubrique des dé-managers est souvent très instructive.

Dans le meme genre et plus poussé sur le plan tactique je vous conseille http://www.chroniquestactiques.frqui est vraiment intéressant pour les amateurs de tactiques.
Si d'ailleurs vous avez d'autres sites du genre à me proposer en anglais ou en français je suis preneur !

Merci !

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United Boy

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Excellent topic ! Les cahiers du football c'est vraiment très bien, la rubrique des dé-managers est souvent très instructive.

Dans le meme genre et plus poussé sur le plan tactique je vous conseille http://www.chroniquestactiques.frqui est vraiment intéressant pour les amateurs de tactiques.

Si d'ailleurs vous avez d'autres sites du genre à me proposer en anglais ou en français je suis preneur !

Merci !

Tu doit en connaitre certain mais au cas où :

 

spielverlagerung.de si tu parle Allemand sinon sa traduction anglaise : http://spielverlagerung.com/

 

zonalmarking est assez complet sur l’analyse tactique : http://www.zonalmarking.net/

 

thefalse9 dans sa section tf9 plus : http://thefalse9.com/category/football-formations

 

avec ces 3 là tu as déjà de quoi te faire plaisir ;)

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  • 3 semaines après...
COACHING, RELATIVITÉ ET INELUCTABILITÉ

 

C’est un match que Luis Fernandez traîne comme un boulet. 7 mars 2001, La Corogne – Paris Saint-Germain, cinquième journée de la deuxième phase de la Ligue des champions. Les Parisiens partaient “à la pêche au miracle”, comme l’avait titré Pierre Ménès, envoyé spécial de L’Équipe pour ce match. Ils avaient besoin d’une victoire en terre galicienne pour continuer à croire en une improbable qualification pour le tour suivant.

Le plan de jeu mis en place semblait parfait. Après cinquante-cinq minutes, grâce à des contres éclairs, le PSG mène 3-0. Un doublé de Laurent Leroy, dont un but sublime, et une réalisation de Jay-Jay Okocha. “Hier soir à La Corogne, l’entraîneur parisien a cru avoir tout bon, écrivit d’ailleurs Pierre Ménès le lendemain. Parce que même si le PSG devait impérativement l’emporter à Riazor pour continuer à entretenir ce fol espoir de qualification en Ligue des Champions, il ne fallait pas se jeter stupidement à l’assaut du but espagnol pour se faire ramasser en contre.”“Alors qu’on menait 3 à 0, le docteur Hakim Chalabi, à côté de moi, m’avait donné un coup de coude: ‘Allez, à 3-0, c’est fait!’, raconte Luis Fernandez dans son autobiographie Luis. J’avais un mauvais pressentiment. ‘Ah tu crois ça, toi ?’ Je connaissais suffisamment la Galice pour savoir qu’avec leur état d’esprit, les joueurs ne s’avouaient jamais vaincus. ‘Si on encaisse un but dans les cinq minutes, on risque fort d’exploser.’”

 

 

fernandez.png

 

L’entraîneur parisien est ici un peu comme Pleasure, le personnage joué par Brendan Fraser, dans The Air I Breathe: il voit ce qu’il va se passer dans le futur proche mais est incapable d’en changer l’issue. Luis Fernandez a imaginé le renversement de situation complètement fou. Il a vu La Corogne enfiler les buts. Il a tout fait pour l’empêcher, mais il n’y est pas parvenu. Il a fait entrer Peter Luccin, Éric Rabesandratana puis Igor Yanovski, trois joueurs censés solidifier son équipe. En vain. “J’étais dépité, comme impuissant”, résume-t-il dans Luis. Comme si la défaite était inéluctable.

 

 

EFFET PAPILLON ET ORDRE “NORMAL” DES CHOSES

Quand on regarde le match aujourd’hui, en en connaissant l’issue, on comprend pourquoi. Malgré un 5-4-1 ultra défensif, Paris a concédé une multitude d’occasions pendant cinquante-cinq minutes, sans être puni. À l’inverse, tout a réussi aux attaquants parisiens. L’ouverture du score d’Okocha est déviée par un défenseur alors que José Molina était sur la trajectoire, Laurent Leroy a marqué le but de sa vie… On sous-estime souvent le rôle de la chance dans le football. Un faux rebond peut faire basculer un match, voire une saison. Le fameux “effet papillon”, objet de tant de fantasmes. En l’occurrence, en dépit de son avance au tableau d’affichage, le PSG ne paraissait pas intouchable, loin de là. Avec le recul, ce basculement du scénario ressemble fort au rééquilibrage d’une anomalie du destin. La seule incertitude concernait le délai de retour à la “normale”. Après tout, le processus aurait pu être interrompu par le coup de sifflet final…

Les détracteurs de Luis Fernandez affirment qu’il l’a accéléré en sortant les seuls joueurs (Arteta, Benarbia et Okocha) capables de tenir le ballon et soulager leur arrière-garde. D’autres retiendront plutôt le coaching gagnant de Javier Irureta, qui fait entrer Diego Tristan (un but) et Walter Pandiani (triplé), deux joueurs de surface bons dans les airs, pour enfin concrétiser les innombrables centres délivrés depuis le début du match par Victor, Fran, Pablo et Romero. On notera d’ailleurs qu’Éric Rabesandratana devait éteindre cette menace aérienne, que Luis Fernandez avait parfaitement identifiée.

 

Irureta et Fernandez n’ont pas changé de système. Le premier a simplement rendu son 4-4-2 plus offensif, avec un Djalminha plus influent en créateur reculé qu’en soutien de Roy Makaay en première période; le second a blindé son 5-4-1 en sortant ses créateurs. De toute façon, Paris ne tenait déjà plus le ballon depuis le début de la seconde période, même avec Benarbia et Okocha sur le terrain. “Lorsque je décide de faire ces changements, nous sommes déjà en train de reculer, déclarait Fernandez dans L’Équipe, à l’époque. Si je peux avoir un regret, c’est de ne pas avoir fait entrer Luccin et Rabesandratana en même temps, juste après notre troisième but. J’ai voulu renforcer le secteur défensif pour réduire les espaces.”

 

 

 

la-corogne-psg-2001.jpg

 

FATALISME ET IMPUISSANCE

Ce débat pose la question du poids réel des entraîneurs pour infléchir le destin de leur équipe sur un match. Le mesurer précisément est impossible. Tout au plus peut-on affirmer qu’il est très relatif. Certes, les coachs ont à leur disposition trois changements pour modifier leur équipe, ils peuvent faire évoluer leur système de jeu, intervertir le positionnement de certains joueurs, ce qui exclut l’hypothèse d’un fatalisme général dans lequel la volonté humaine s’effacerait face au cours inévitable des choses. Dans certains cas, les entraîneurs font basculer un match du bon côté. Dans d’autres, c’est l’inverse: la déstabilisation espérée chez l’adversaire peut se retourner contre sa propre équipe. D’où certaines approches très conservatrices envers les changements.

Mais il faut appréhender cette influence d’un coach sur l’issue d’une rencontre de manière plus globale. Chaque jour de la saison, son travail consiste à faire intégrer ses principes par les joueurs, pour que leur prise de décision soit automatique une fois le match commencé. Car dans le feu de l’action, on peut difficilement corriger les lacunes. “Le temps que je m’aperçoive que le joueur est en retard, que je le lui dise et qu’il réagisse, c’est déjà trop tard, nous a expliqué Raynald Denoueix, rencontré pour l’ouvrage Comment regarder un match de foot ? (sortie le 11 février).Et parfois, si tu joues à Madrid, à Valence, les joueurs ne vont pas t’entendre. Donc l’un des maîtres mots, c’est ‘anticipation’. Mais pour certains, il n’y a rien à faire, ils ne comprennent que quand l’action s’est déjà déroulée.” L’interventionnisme est souvent un moyen pour l’entraîneur de se rassurer, ou de rassurer les joueurs. Lundi soir, on a ainsi vu Jean-Luc Vasseur, l’entraîneur du Paris FC, parler énormément au jeune Roli Pereira de Sa, prêté par le PSG, pour l’aider à se placer dans un entrejeu qu’il découvre encore. D’autres, comme Laurent Blanc, sont plus dans une posture d’observateurs, se limitant à quelques ajustements mineurs. Il n’y a pas besoin de plus quand la mécanique est bien réglée.

Il ne faut pas négliger pour autant tous les parasites qui pourraient l’enrayer. La tactique n’est pas le seul déterminant, et elle est directement impactée par les facteurs physiques, psychologiques et autres (météo, situation au score etc.). Pendant un match, un entraîneur doit décider rapidement en fonction de la situation d’une petite vingtaine d’hommes aux sentiments, conditions et volontés potentiellement disparates voire contradictoires.

C’est même peut-être d’abord là, dans la création d’une cohésion collective, que s’est joué La Corogne – PSG. Les trois mois vécus depuis le retour de Luis Fernandez sur le banc ont été rythmés par les polémiques. Stéphane Dalmat est parti, Peter Luccin s’est accroché avec son entraîneur, Éric Rabesandratana, Jimmy Algérino et le Brésilien Christian ont été plus ou moins écartés. Quelques jours avant le déplacement en Galice, Paris a battu Toulouse 3-0 en fin de match, au Parc des Princes. Mais Ali Benarbia a annoncé son départ en fin de saison, et Laurent Robert, sorti à la mi-temps, est allé au clash, critiquant Luis Fernandez dans deux entretiens successifs dans L’Équipe : “Entre nous, il y a un manque de dialogue depuis le début, affirme-t-il le 5 mars, deux jours avant le match au Riazor. Moi, j’en ai marre, il me parle mal, il me prend pour un gamin. Il me balance des vannes, ce qui n’est pas bien venant d’un entraîneur, avec tout le respect que je lui dois. Lui ne me respecte pas.” “Il m’a conseillé de prendre un peu de repos, mais c’est lui qui en aurait bien besoin”, renchérit-il le lendemain.

 

QUAND LA TACTIQUE S’EFFACE

Qui sait, une meilleure unité au sein du groupe parisien aurait peut-être entraîné une plus grande implication défensive sur les corners (deux buts en sont issus), phases où la moindre absence individuelle se paye directement au tableau d’affichage. Elle aurait aussi permis de mieux tenir tête à la déferlante offensive du Depor. “Cela se passe dans tête, on a reculé, jugea Fernandez le soir du match. L’équipe est jeune et elle doit encore mûrir. Le premier but de La Corogne est venu beaucoup trop vite(deux minutes après le 0-3). Ensuite, les Galiciens ont joué leur va-tout. Des fois, ça marche. Ils avaient déjà fait le coup au Barça (victoire 3-2 à la dernière minute après avoir été menés 1-2) et au Real (de 0-2 à 2-2) en championnat. Ils savent qu’ils sont toujours capables de revenir dans un match.” Ou quand la tactique s’efface derrière la psychologie. Au bord du terrain, l’entraîneur perd ses leviers majeurs d’action et devient impuissant.

Pourtant, Marca était très sévère avec l’entraîneur parisien : “De toute façon, Luis Fernandez devrait démissionner. Perdre après avoir mené 3-0 signifie soit que le PSG est très faible, soit que l’entraîneur est devenu fou.” Sous-entendu, un entraîneur raisonnable aurait su prendre les “bonnes” décisions pour que Paris gagne. En étant battu, Luis Fernandez s’est forcément trompé, et dans les grandes largeurs vue l’ampleur du renversement.

Mais un entraîneur peut avoir raison, et perdre malgré tout. Pendant les cinquante-cinq premières minutes de La Corogne – PSG, Luis Fernandez était un génie. Une demi-heure plus tard, il était un incapable. “Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de fois où, après une victoire, je me demande quelle est ma part de responsabilité dans le résultat, confiait Rolland Courbis dans L’Équipe en mai 2014.Mais vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de fois, où, après une défaite, j’estimais que, personnellement, je n’avais pas perdu.” Mais c’est pourtant bien le résultat, aujourd’hui, qui fait office de juge suprême du travail d’un entraîneur. Et tant pis s’il est loin d’être le seul à pouvoir l’influencer.

 

 

http://cahiersdufootball.net/blogs/les-de-managers/2016/02/05/coaching-relativite-et-ineluctabilite/

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DE QUOI LE “FALSE” EST-IL LE NOM ?

False par-ci, false par-là… En quelques années à peine, cette locution anglaise s’est imposée dans le discours tactique avec la vivacité d’un ailier tricoteur. Le terme est ainsi devenu le symbole d’une nouvelle génération d’analyse tactique, professionnelle ou amatrice, au point d’en devenir sa propre caricature sur les forums et les réseaux sociaux. Mais au-delà de leur potentiel comique, ces cinq petites lettres reflètent une certaine mutation du football contemporain - de la manière dont on l’observe et le commente, et de cette manie que nous avons parfois de le prendre un peu trop au sérieux.

On connaissait déjà le “false 9″ (inventé par Francesco Totti, transfiguré par Lionel Messi), le false 6″ (brillamment incarné par Sergio Busquets ou plus rarement par Thiago Motta), et même les false fullbacks” que seraient David Alaba et Rafinha dans le jeu actuel du Bayern. On notera au passage la prévisible influence de Pep Guardiola dans l’émergence de ces néologismes, dont il est presque le géniteur majoritaire… Et la liste risque encore de se rallonger. À en croire le blogueurForgottenLibero, il faudra désormais compter avec le “false single pivot”, expérimenté par ce même Rafinha le week-end dernier, contre Cologne. On pourrait croire à un running-gag, il semble n’en être rien. Hier cantonnées à des valeurs numéraires, les formulations en “false” avaient le mérite de rester raisonnables ; cette nouvelle trouvaille, qui associe la lourdeur stylistique à l’opacité sémantique, vient ainsi corroborer certaines dérives pompeuses observées dans le milieu de l’analyse tactique. Nous y cédons d’ailleurs régulièrement sur ce blog… [1]

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LA DÉMOCRATISATION DU “FALSE”

Mais, aussi ronflantes soient-elles, ces “falsifications” restent un mal nécessaire, pour évoquer certaines mutations du football sur lesquelles nous peinons à mettre des mots plus sobres. Une sorte de pis-aller sémantique qui reflète non seulement notre incapacité à traduire concrètement des concepts novateurs, mais aussi à les définir simplement. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement ; or, dans la majorité des cas, il est impossible d’expliciter de manière formelle ce qui se passe sur un terrain, tant cela implique de subjectivité. Il n’y a qu’à voir, pour s’en convaincre, le nombre de définitions qui coexistent d’un “faux n°9″ : chez certains, il s’agira d’un buteur jouant en position reculée ; chez d’autres, d’un non-buteur jouant en position de buteur… À l’heure où l’analyse tactique explose, sur des blogs amateurs ou professionnels, chez les médias généralistes ou spécialisés, de telles variations semblent logiques et inévitables. De fait, les usages plus ou moins libertaires du préfixe “false” reflètent la démocratisation, voire la réappropriation par le tacticien lambda, d’un certain vocabulaire hier réservé aux professionnels de la profession – journalistes, consultants, entraîneurs.

Par corollaire, ce vocabulaire reste éminemment lié à son support de départ – Internet pour l’immense majorité des usages observés –, s’éloignant logiquement du corpus habituel en football. Mais la question des “faux postes” n’est pas uniquement sémantique. Elle dévoile aussi une réalité effective du terrain, une lente évolution tactique aux multiples origines. Si l’on ausculte les cas énoncés, l’émergence d’un “false quelque chose” s’avère principalement lié au repositionnement d’un joueur vers un poste auquel il n’a pas été formé. Toute la complexité du sujet réside dans cette dernière assertion. Car en réalité, être formé à un poste signifie-t-il être “formaté” pour ce poste ? À l’exception du rôle bien spécifique du gardien, la majorité des joueurs de haut niveau possèdent aujourd’hui une palette de jeu dépassant le seul cadre de leur fonction d’origine. Les milieux de terrain n’ont d’ailleurs pas attendu la conceptualisation du “faux n°6″ pour se voir repositionnés en défense centrale, ou inversement. De fait, entre le néologisme d’un blogueur et la réalité du terrain se joue le ballet bien connu de l’œuf et de la poule appliqué à l’analyse tactique… Pour autant, la multiplication de ces formulations interroge : le football est-il réellement en train de glisser vers un mixtion croissante des positionnements ?

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L’HYBRIDATION DU “FALSE”

C’est le postulat de départ de “l’hybridation des postes”, un concept que l’on pourrait résumer ainsi : depuis les années 2000 et le franchissement d’un nouveau pallier dans la professionnalisation / modernisation du football (notamment liée aux revenus de la Ligue des champions “nouveau format”), les joueurs en formation possèdent des qualités techniques et tactiques leur permettant de jouer à un nombre de postes élargi, dépassant le cadre du corpus traditionnel évoqué plus haut. À cela s’ajoute, dans une moindre mesure, l’élargissement des centres de formation à de nouveaux territoires – Asie centrale et du Sud-Est, mais aussi certains pays post-soviétiques ayant vu leurs structures évoluer au cours de cette époque, etc. –, qui permettent d’injecter dans les championnats européens des profils nouveaux, et donc d’offrir aux coachs les plus inspirés une palette tactique toujours plus touffue pour incarner leurs schémas tactiques. Si ce dernier point reste encore chose rare en Europe, nul doute que l’émergence de jeunes pépites “exotiques” contribuera à renforcer la capacité d’innovation de quelques grandes équipes.

Dans ce contexte, il est presque impossible de dire d’un joueur contemporain qu’il a été “formé” à tel ou tel poste : cela reviendrait ainsi à vouloir lui coller une étiquette obsolète sur le dos, et à s’obliger à utiliser le suffixe “false” une fois qu’il s’en sera affranchi. Au mieux pourrait-on juger qu’il excelle dans le cadre de telle ou telle phase (offensive, défensive, etc.), ou qu’il s’épanouit sur telle ou telle portion du terrain. Autrement dit, de revenir à un vocabulaire plus simple, voire simpliste, qui a eu cours durant des décennies mais semble aujourd’hui dépassé par ses propres variations. Mais on comprendra aisément que cela ne soit pas compatible avec un commentaire tactique que l’on aimerait doux à l’oreille, ou à l’œil, sans pour autant perdre du fond. Dès lors, comment s’affranchir des codes d’hier sans pour autant refourguer des “false” à tout va ?

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LE RENVERSEMENT DU “FALSE”

 

L’enjeu n’est pas simplement esthétique, mais interpelle aussi les processus pédagogiques de transmission des consignes tactiques. Néanmoins, il est pour l’heure particulièrement difficile de trouver un compromis efficace pour résoudre cette équation. Preuve en est, nous sommes les premiers à utiliser ces formulations, faute de temps de cerveau disponible pour trouver plus idoine.

Il semble falloir se résoudre à construire un nouveau corpus linguistique pour décrire l’émergence de nouveaux rôles sur le terrain, plutôt que de positionnements hybrides. Le “shadow striker” en est un bon exemple ; popularisé outre-Manche au point d’être intégré dans une récente version de Football Manager, le néologisme a le mérite d’être suffisamment explicite pour être limpide, tout en restant suffisamment flou pour permettre à celui qui l’entend d’y projeter sa propre subjectivité. Le terme possède d’ailleurs un imaginaire propre, chose qui manque aux “false” emprunts d’austérité.

Le problème est qu’un “false” se définit d’abord pour ce qu’il n’est pas (un 9, un 6, un“single pivot”…) ; commençons donc par définir les rôles d’un joueur pour ce qu’ils sont, et non en comparaison de ce qu’ils auraient été quelques années auparavant. L’analyse tactique en sortira forcément gagnante, ainsi que le plaisir de nos cortex…

http://cahiersdufootball.net/blogs/les-de-managers/2015/03/05/de-quoi-le-false-est-il-le-nom/

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L’EXPRESSION “BIEN JOUER” A-T-ELLE UN SENS ?



La période des invités continue avec Ryan Chase (@Chase_Ryan). Intéressé par le champ tactique et suiveur assidu du Real Madrid, le trilingue discute du football en espagnol, en français ou en anglais sur Twitter. Aujourd’hui, il dépasse les 140 signes et explore le vocabulaire footballistique.


***


Que signifie “bien jouer”, cette expression si commune, entendue dès qu’il y a du football à proximité ? Au premier abord, la formule paraît simple. Pourtant, son utilisation fait rarement le lien avec une idée claire. Quel que soit l’émetteur (entraîneur, spectateur, joueur, journaliste), retrouver un sens concis derrière le message est compliqué. L’idée est confuse.


Pour y voir plus clair et comprendre l’expression, il faut commencer par définir le “jeu”. Le “jeu” en football est une idée entourée d’un grand paradoxe. C’est l’un des termes les plus utilisés par les acteurs et spectateurs de ce sport mais aussi l’un des seuls qui ne possède pas de sens commun. Certains le voient comme une façon de pratiquer le football, d’autres font le lien avec des situations précises sur le terrain ou le rapprochent du résultat. Malgré le flou qui l’entoure, le jeu est quelque chose d’extrêmement simple et indépendant. Il ne nécessite ni style, ni approche, ni même exécution particulière. Et les prérequis de son existence sont tellement basiques (un entraîneur et un groupe de joueurs) qu’il est en fait inévitable.



PHILOSOPHIE

Qu’est ce que le jeu ? C’est une proposition. Une idée (créer une situation de supériorité sur les ailes afin de pouvoir déborder) couplée à d’autres idées (surcharger la surface de réparation et les zones de rebonds), assemblées dans un plan que l’on souhaite appliquer sur le terrain. Quand apparaît-il ? Lorsqu’une équipe a le contrôle du ballon. S’il est en effet possible de cerner une proposition durant les phases antérieures à la récupération (transition défensive ou défense positionnelle), ce n’est qu’a partir du moment ou le ballon est regagné (transition offensive) qu’il est possible d’identifier un projet de jeu. Celui-ci peut être simple, complexe, riche, étoffé, adapté, incomplet, bancal… Cela n’a pas d’importance. Sa qualité n’a pas d’autorité sur sa présence.



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Et il en va de même pour le fond et la forme. S’appuyer sur des combinaisons de passes courtes ne garantit pas une meilleure qualité de jeu que des longs ballons. Pas plus qu’un plan basé sur la possession n’assure un niveau supérieur à un plan qui dépend fortement d’une bonne défense sans ballon. Pourquoi ? Parce qu’une proposition n’a pas de niveau intrinsèque. Elle ne prend son sens que grâce aux acteurs (joueurs et entraîneurs) qui la mettent en pratique. Si le jeu est l’idée ou le groupe d’idées qu’une équipe souhaite mettre en place sur le terrain, bien jouer signifie réussir à les appliquer.



ADAPTATION

Pour y arriver, il est très important de construire cette proposition sur ce que les joueurs sont en mesure de réaliser. Si une formation dispose d’un gardien capable de trouver sa cible en moyenne sept fois sur dix et que l’effectif compte également un avant-centre capable de gagner son duel et de réceptionner ce ballon à une fréquence plus ou moins égale, il est clairement dans l’intérêt de cette équipe d’intégrer, d’une manière ou d’une autre, une relance directe du gardien vers l’attaquant. Évidemment, la difficulté n’est pas d’exploiter un ou deux joueurs mais un groupe plus important tout en maintenant un ensemble cohérent. Et, indépendamment de la qualité du groupe, il arrive forcément un stade où un joueur devient sous exploité.


Même les plus grands aujourd’hui, ces footballeurs qui savent tout faire, ont des atouts plus prononcés que d’autres et nécessitent un plan de jeu regroupant certaines idées et contextes pour offrir le meilleur d’eux-même. Les trois finalistes du Ballon d’Or 2013 ne font pas exception. Frank Ribery dispose d’une frappe de balle remarquable et d’un coup d’œil brillant pour donner la dernière passe, mais c’est avant tout un accélérateur qui devient indéfendable lorsqu’il essaye de déborder. Lionel Messi est lui un passeur sensationnel, qui sait ordonner ses équipes, mais surtout un finisseur au niveau sans précédent, qui offre son meilleur rendement proche du but adverse. Quant à Cristiano Ronaldo, s’il dispose d’un physique incroyable et d’un éventail ultra complet lorsqu’il s’agit de finir une action, sa force principale reste la façon dont il se déplace sur le terrain. Quelque soit le plan que cela nécessite, une équipe est plus proche d’imposer sa proposition si elle est en accord avec les protagonistes. Les joueurs sont la tactique.




CONCLUSION

Le football européen en 2014 contient quelques bons exemples. Le Borussia Dortmund et le PSG sont des équipes qui, dans une certaine mesure, jouent bien. Mais l’expression ne se traduit pas de la même façon pour les deux collectifs. Pour l’équipe de Jurgen Klöpp, il s’agit d’évoluer à un rythme très élevé, se projeter rapidement vers l’avant, attaquer les seconds ballons avec agressivité et finaliser rapidement les actions. Pour celle de Laurent Blanc, cela signifie évoluer à un rythme moins intense afin de contrôler le ballon, se servir de toute la largeur du terrain pour bien étirer le bloc adverse et réunir une grande partie de l’équipe dans le camp adverse avant d’attaquer.


Le fond et la forme sont différents mais, en basant leur jeu sur les qualités et faiblesses de leur effectif, les deux techniciens se rapprochent de leur objectif final : gagner. En effet, ici, construire le jeu en fonction des joueurs est simplement le moyen le plus sûr et efficace d’atteindre la victoire. Et si une telle approche peut avoir des conséquences positives comme l’épanouissement et l’évolution de ceux qui sont sur le terrain ainsi que le divertissement de ceux dans les tribunes, celles-ci ne sont pas pour autant garanties. Pas plus que la victoire.


La seule chose à peu près sûre lorsqu’un technicien décide de créer un plan en fonction de ses joueurs, c’est qu’il augmente les chances de son équipe de bien jouer, de se rapprocher de son potentiel maximum. Le résultat au tableau d’affichage, la victoire, dépend de nombreux facteurs, bien plus difficiles à anticiper et pas toujours maîtrisables. C’est ce qui fait la complexité du football et la difficulté qui se cache derrière l’idée de bien jouer. Si l’objectif semble facile à cerner et à atteindre, il ne fera jamais tout.




http://cahiersdufootball.net/blogs/les-de-managers/2014/01/29/lexpression-bien-jouer-a-t-elle-un-sens/



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un article assez long et fastidieux a lire mais qui offre un éclairage intéressant sur le changement de statut juridique des clubs de foot professionnel et des conséquences de ce changement.

 

http://www.rimhe.com/uploaded/rimhe-dermit-richard-mars-avril-n06-13.pdf

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C'est du costaud ton lien Samael, je suis tout juste entrain de le finir ! :D

 

 

D’UNE PHASE À L’AUTRE, LE FOOTBALL ET SES TRANSITIONS

En 1797, dans Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française, Chateaubriand la définissait comme le “passage d’un état des choses à un autre”, tandis que le latin “transire” signifie, plus poétiquement, “passer de l’autre côté”. Adaptée au football, la “transition” relève d’un fait plus concret, plus visuel. L’observer, c’est se rendre compte de son essentialité et de son importance grandissante comme conséquence de la toute-puissance du pressing. Auparavant instant de liberté (voir un joueur remonter librement le ballon est fascinant lorsqu’on regarde un match d’il y a quelques décennies), la transition est devenue un temps de combat.

COUPER LE FOOT EN DEUX

Développer l’idée de transition sur un terrain de football nous oblige à couper le football, en tant que jeu, en séquences. Il n’y a, après tout, que deux phases pour une équipe, propres à ces nombreux sports collectifs où il n’existe qu’un espace adverse (panier, but) où placer un objet donné (palet, balle). Le phase avec ballon ou phase en possession, et la phase sans ballon ou phase sans possession, parfois étant appelées, à tort (même ici), “phase offensive” et “phase défensive”. Lorsqu’un avant-centre lance le premier pressing de son équipe, il attaque autant qu’il défend. De même, lorsqu’un milieu défensif se concentre sur son placement pendant que des coéquipiers plus avancés combinent, il défend autant qu’il attaque.

Au football, soit on est en possession du ballon, soit on ne l’est pas. La transition entre alors en ligne de compte comme le moment intermédiaire entre deux zones (temporelles) de confort, chacune respective à la phase avec ballon et la phase sans ballon. La transition existe ainsi dans les deux sens. Lorsque l’équipe A perd le ballon, elle opère une transition dans un sens, pendant que l’équipe B, qui vient de le récupérer, opère une transition dans l’autre sens. Deux types donc : la transition vers une phase sans ballon et la transition vers une phase avec ballon, avec pour but de les effectuer aussi rapidement que possible, pour éviter d’être dépassé par l’adversaire dans le premier cas et pour le dépasser dans le second. On définira alors la transition comme “le passage d’un état des choses parfait pour ne pas encaisser de but à un état des choses parfait pour marquer un but, et inversement.

RESPECTER LES TRANSITIONS

Pour prendre un exemple extrême, Pep Guardiola jugeait son Barça trop faible lors de la phase sans ballon et des transitions vers cette phase. Étirer les phases avec ballon était un moyen de limiter les phases sans ballon (pertinent dans un sport joué au temps). Ne tenter des passes dangereuses qu’une fois proche des cages adverses, grâce à un placement haut, était aussi une façon de repousser les transitions vers une phase sans ballon loin de Victor Valdés. Un système adopté pour convenir aux faiblesses de sa philosophie : les joueurs qui lui convenaient possédaient les mêmes lacunes. Un trio défensif Puyol - Piqué - Busquets risquera toujours d’être battu en vitesse. Dans le même but, le pressing ultra-rapide empêchait l’adversaire de réussir sa transition et le condamnait à balancer loin en espérant une prouesse de ses attaquants. Au fond, le Barça oubliait la transition traditionnelle vers une phase sans ballon, le replacement, y préférant une agression immédiate du porteur.

Guardiola, auquel on peut joindre Arsène Wenger, Laurent Blanc ou Rudi Garcia aujourd’hui comme partisans philosophiques de la phase avec ballon, fait partie de cette première catégorie dans ce quasi-manichéisme qui caractérise le football aujourd’hui. Les équipes privilégiant la phase en possession ont tendance à être appréciées, parce que l’idée de beau jeu résonne, les autres sont souvent méprisées. Mourinho était régulièrement critiqué lors de son passage au Real pour son choix de contre-attaquer le Barça malgré l’effectif à sa disposition (oubliant au passage la qualité tout à fait esthétique de nombreuses transitions conclues par Cristiano Ronaldo), là où on aurait pu voir une forme d’humilité et de réalisme à abandonner la possession après la manita, surtout venant d’un coach dont l’arrogance et l’ego sont souvent dénoncés.

APPROFONDIR LA CONTRE-ATTAQUE

Comme nuance à ce monde binaire est apparu Jürgen Klopp, accompagné de son Borussia Dortmund vice-champion d’Europe. L’entraîneur allemand parie lui sur la transition vers la phase avec ballon, grâce à un pressing haut et intense (gegenpressing), pas sur la phase avec ballon elle-même. C’est durant cette transition que Dortmund double ses adversaires, durant ces quelques secondes où on cherche le répit que l’Olympique de Marseille a perdu le fil plusieurs fois lors de son déplacement au Westfalenstadion. Dans une interview donnée au Guardian, Klopp s’épanche sur son amour pour le club jaune et noir, et démontre son génie dans une comparaison entre foot et musique : “[Arsène Wenger] aime avoir la balle, jouer au football, faire des passes… c’est comme un orchestre. Mais le morceau est silencieux, hein? [il mime un joueur de violon] Moi j’aime le heavy metal.” Klopp compare, joliment, deux styles de football sans les hiérarchiser objectivement. Il livre sa préférence sans la décréter supérieure, laissant un débat finalement inintéressant aux journalistes et éditorialistes du foot.

Le Borussia Dortmund est sans doute le meilleur contre-attaquant actuellement, grâce au comportement de ses joueurs sans ballon lors de la transition, tous engagés dans un mouvement hyper-vertical. Par son recrutement, d’ailleurs, le club continue son chemin vers un football de flèches. Mkhitaryan, moins meneur que Götze mais plus vite porté vers l’avant, et Aubameyang ont complété un secteur offensif qui déborde de techniciens sprinteurs. À la récupération du ballon, c’est une ligne horizontale de marsupiaux qui déboulent derrière Lewandowski, lancés par Sahin ou Gündogan, jusqu’à ce que le gardien adverse voit sa surface plus fournie en Borussens qu’en coéquipiers, résultat d’une transition vers une phase avec ballon plus rapide que n’importe qui, et surtout plus rapide que celles vers une phase sans ballon des adversaires. Le passage d’une zone de confort à l’autre - particulièrement du confort sans ballon au confort avec - est la spécialité de Dortmund, la spécificité sur laquelle repose son succès. Comme l’écrit le très bon @counterpressing sur Twitter : “pas de place pour la paresse contre Dortmund lors des transitions défensives (ndlr : les transitions vers une phase sans ballon).”

SANS TRANSITION

De la sorte, l’opposition, mardi dernier, entre Dortmund et Arsenal, Klopp et Wenger, s’annonçait intrigante. Au match aller, Arsenal avait terminé avec une possession dépassant les 57%, faisant autant de passes en première période qu’en seconde, et au final 150 de plus que Dortmund. Les Londoniens furent battus 2-1, malgré 9 tirs contre 8. La qualité des tirs, en réalité, penchait du côté de Dortmund, avec 3 cadrés contre 1 pour les joueurs de Wenger. Au match retour, la première mi-temps se déroula dans la continuité, et Arsenal souffrait, comme à l’aller. 249 passes en première période, 156 pour Dortmund. Aucun tir pour les Gunners. La statistique s’inversa en seconde période. Arsenal se mit à faire moins de passes, à se placer plus bas, quasiment à laisser le ballon à Dortmund comme on lance un défi. Le but marqué par Ramsey à la 61ème força Dortmund à accepter ce challenge. Arsenal se replia, satisfait par un état des choses qui s’accordait parfaitement à leur plan. Mené, Dortmund “se retrouva” avec le ballon face à un bloc dont seul Giroud et Özil se détachaient.

Plongé dans d’interminables phases avec ballon, Dortmund ne pouvait plus compter sur sa transition vers une phase avec ballon. Arsenal le rendait directement, loin, n’opérant plus de transitions, évitant autant que possible les phases avec ballon, celles auxquelles Dortmund met fin avant de devancer l’adversaire. Arsenal concéda quelques situations, mais pas celles favorisées par le Borussia. En demandant à Klopp et ses joueurs de faire la différence lors de la phase en possession, sur ce qu’on appelle “attaque placée”, Wenger a supprimé leur zone de confort chérie. Si le but de son équipe fut quelque peu heureux, Wenger a su faire perdurer son avantage pendant une demi-heure en mettant de côté, à bon escient, ses principes (une des qualités nécessaires à un tacticien en cours de match).

L’affrontement entre Klopp et Wenger offre un bel exemple de duel tactique concentré sur la transition. Selon les entraîneurs, et les oppositions, elle prendra une place plus ou moins majeure, parfois dans un sens particulier. Mais depuis qu’Arrigo Sacchi a rendu le pressing incontournable, ce moment intermédiaire, cette “entre-phase” ne peut plus être négligée, et appelle à être étudiée. Afin d’évaluer la performance des équipes lors de leurs transitions, mesurer le temps moyen entre la récupération/perte de balle et le tir tenté/concédé pourrait être envisagé. Les coachs sauront alors quels passages d’un état des choses à un autre leurs formations doivent perfectionner.

http://cahiersdufootball.net/blogs/les-de-managers/2013/11/11/dune-phase-a-lautre-le-football-et-ses-transitions/

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C'est du costaud ton lien Samael, je suis tout juste entrain de le finir ! :D...J'avais prévenu long et fastidieu ;) mais tu es en partie responsable avec ton topic sur le foot 90's et ma mémoire défaillante sur le moment exact du changement de statut des clubs a fait le reste. ...et encore j'en ai un de 35 pages en réserve mais je vais faire un résumé quand j'aurais le temps, tout en laissant le lien original pour les courageux.

 

 

- En attendant une réflexion intéressante sur les équipes défensives (avec entre autre l'Inter d'un certain José Mourinho) et le débat sans fin entre les gentilles équipes qui font le spectacle mais qui ne gagnent pas et les méchantes qui mettent le bus et le but qui va bien pour remporter la victoire. C'est en plusieurs parties je vous met les liens détaillés :

 

- Introduction : http://fautetactique.com/2012/05/21/dossier-tous-derriere/

 

- L'esthétisme de la Défense : http://fautetactique.com/2012/05/21/de-la-beaute-de-la-defense/

 

- La Défense totale est-elle l’expression de l'anti-jeu ultime? : http://fautetactique.com/2012/05/21/de-l-anti-football/

 

- Le beau jeu opposé au résultat : http://fautetactique.com/2012/05/24/de-leternel-debat-entre-maniere-et-resultat/

 

- Toutes les équipes "défensives" sont-elles identiques? (Inter 2010/Pays-Bas 2010/Chelsea 2012) : http://fautetactique.com/2012/06/08/tous-derriere-tous-pareil/

 

- Conclusion : http://fautetactique.com/2012/06/08/conclusion-du-dossier-tous-derriere/

 

Bonne lecture :lol:

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