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Charlie

Fergie Babes
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Tout ce qui a été posté par Charlie

  1. https://www.youtube.com/watch?v=j2lqyDYUg-c
  2. Charlie

    Buts du Week - End

    Joli lob, bien joué de sa part.
  3. Charlie

    Juan Mata

    Et cela nous est réellement préjudiciable ? Nous développons un football statique comme sous Van Gaal ? Lingard débute tous les matches ? Mata joue toutes les rencontres ? Mourinho n'effectue pas de changements de joueurs et de postes ? Il n’expérimente jamais ? Il y'a plus incohérent que Lingard au centre et Mata à droite au vu de notre façon de jouer et de ce qui leur est demandé sur le terrain. D'ailleurs c'est applicable au reste, on voit par moment Zlatan au milieu, Ander sur un côté, Pogba sur un autre, dans la surface adverse. Notre jeu n'est pas unidimensionnelle.
  4. Charlie

    Juan Mata

    Alors j'aimerai savoir à quel moment cela nous a été vraiment préjudiciable vu que c'est une erreur. J'aurais à la limite compris s'il n'y avait pas de mouvements, de variations dans les matches, que Mourinho restait camper sur ses positions du début de saison. Mais là j'avoue que la raison m'échappe....
  5. Charlie

    Juan Mata

    Mata a déjà joué au centre cette saison avec le trio Mata/Ander/Pogba. Cela a donné satisfaction pendant un moment avant que ça prenne fin, et que Carrick vienne apporter un certain équilibre à ce milieu. Depuis il y'a eu aussi l'éclosion de Mkhitaryan et sa polyvalence offensive. Cela n'a pas aidé l'espagnol qui essaye tant bien que mal de tirer son épingle du jeu, tout en étant pas totalement influent lorsqu'il joue meneur. Mata est clairement un joueur pour qui le jeu doit tourner autour, mais il constitue un dilemme pour Mourinho de part le manque d'impact physique de l'espagnol malgré sa débauche d’énergie, et surtout son manque de constance dans les prestations même alors que Juan est l'un des joueurs les plus techniques et intelligents de l'effectif. Il compte plus sur des joueurs comme Henrikh de part le volume de jeu de l'arménien, et a confiance en sa triplette Carrick/Ander/Pogba. Mais l'espagnol aura sa chance cette saison, et fait parti des éléments importants du groupe. Tant sportivement qu'humainement... +1 avec Jiminy pour le poste. Mata quand il est à droite est un faux-ailier ou bien un meneur de couloir c'est au choix.
  6. Charlie

    Juan Mata

    Ils sont dans un rôle de permutation, Lingard de part son activité peut se retrouver à faire le piston entre l'attaque et la défense, Mata couvre bien son coté droit donc il se retrouve quelques fois dans cette zone. Il repique dans l'axe et se retrouve sur son pied fort, mais on voit bien que sur le terrain ça se passe différemment que la compo officielle. Sinon on verrait Lingard en chef d'orchestre et Mata à déborder et centrer comme Martial ou Rashford sur l'autre aile...
  7. Charlie

    Juan Mata

    Sur la rencontre même, Lingard s'est retrouvé ailier droit et Mata a joué au centre. D'ailleurs Rashford qui a remplacé Lingard s'est automatiquement retrouvé sur le côté, et Carrick qui a remplacé Mata a pris le poste de 6 devant la défense et a permis à Ander de monter d'un cran...
  8. Charlie

    Buts du Week - End

    https://www.youtube.com/watch?v=aPUunqlK_f0
  9. Bon match, il faut prendre cette équipe au sérieux et se servir de cette victoire comme un boost pour le reste de la saison.
  10. Fred Pentland : et le tiki-taka fut Il y a cent ans, le jeune manager anglais Fred Pentland débutait un périple européen qui durerait plus de vingt ans. Une aventure qui débouchera sur un évènement aussi sensationnel que majeur : l’apparition du tiki-taka en Espagne. Les Britanniques ne se sont pas contentés de codifier les règles du football et taper les premiers dans le cuir, il s’en faut. Ils ont aussi largement contribué à sa dissémination et son essor de par le monde, tels d’infatigables missionnaires du ballon rond. Ironique rictus de l’histoire : alors que les clubs et leurs dirigeants imposaient autocratiquement le kick and rush dans la Perfide Albion, bon nombre de sujets de sa Majesté enseignaient au reste de la planète un tout autre modèle, universellement considéré aujourd’hui comme plus élégant, plus efficace et, non sans une pointe de condescendance, plus noble. Souvent marginalisés ou rejetés au pays pour leurs idées trop audacieuses ou avant-gardistes, beaucoup de ces voyageurs visionnaires devinrent très convoités à l’étranger. Parmi les grands pionniers, Fred Pentland, un gentleman excentrique qui fumait le puro (type de cigare) pendant les entraînements en portant costard-cravate par des chaleurs étouffantes. Mais Pentland, c’est surtout celui qui inculqua patiemment aux Espagnols les principes et vertus du beau jeu. Golgoths versus Esthètes En schématisant (car la réalité est évidemment plus nuancée), on pourrait résumer l’histoire stylistique du football sur son premier siècle d’existence - approximativement de 1860 à 1960 - à l’opposition entre deux grands courants : le jeu rudimentaire et physique vs celui basé sur la créativité et technique. En Angleterre, une fois réussie la greffe du passing game écossais sur le football anglais au cours des années 1870 (avatar qui le délesta de ses dernières traces rubgystiques - voir mon dossier là-dessus), on privilégia la physicality et ce que beaucoup ont appelé pudiquement direct football. Les raisons de cette orientation tiennent principalement à l’origine historique et sociale du sport au Royaume-Uni, ainsi que peut-être également au climat (les terrains lourds favorisant le kick and rush), bien que ce dernier point parfois avancé par les historiens du football soit moins convaincant, pour diverses raisons. Pendant plus d’un siècle, le long-ball game, route one football ou hoofball (autres surnoms du kick and rush, terme inventé dans les années 1950) régnèrent quasi hégémoniquement en Angleterre. Indépendamment des tactiques et dispositifs utilisés (principalement le 2-3-5 avant le crucial changement de la règle du hors-jeu en 1925, qui accoucha du WM, un 3-2-2-3 révolutionnaire), la grande majorité des managers anglais optèrent donc pour une approche robuste et sans fioritures. Puis, l’influence des coupes d’Europe d’abord, à partir de 1955 (ajoutée à la multiplication des rencontres internationales), ainsi qu’une lente pollinisation croisée et hybridation entre les deux « blocs », changeront quelque peu la donne et brouilleront les cartes. Pour autant, nombre d’entraîneurs britanniques ne furent jamais convaincus par cette soi-disante supériorité du physique. Dès le début du XXè siècle, leurs voix dissonantes s’élevèrent mais ils furent soit ignorés et absorbés par le système soit poussés à l’exil. Fred Pentland fut l’un de ces « dissidents » qui dut aller prêcher sa bonne parole à l’étranger [1]. Exil forcé Après une honnête carrière d’attaquant/ailier de D1 de 1903 à 1913 (principalement à Blackburn Rovers et Middlesbrough - 5 capes anglaises) écourtée par une blessure au genou, Pentland se sent l’âme d’un manager. A Boro, il a évolué aux côtés de l’extraordinairement prolifique avant-centre Steve Bloomer (deuxième meilleur buteur de l’histoire de l’élite anglaise - 317 buts -, derrière Jimmy Greaves et devant Thierry Henry) un personnage qui comptera dans le développement du football à l’étranger, en particulier en Espagne. Fin avril 1914, à 40 ans, Bloomer raccroche les crampons et conseille à Pentland de le suivre en Allemagne où, pense-t-il, leur vision du football, tout en jeu court et en mouvement, rencontrera plus de succès qu’en Angleterre où la grande majorité des dirigeants et directoires de clubs (omnipotents, jusqu’à sélectionner eux-mêmes les joueurs) ne jurent que par un kick and rush rigide. Les Européens s’initient alors au football et les Britanniques, qui le pratiquent déjà assidûment depuis un demi-siècle, sont vus comme les principaux détenteurs et diffuseurs du savoir. En juillet 1914, Bloomer se fait embaucher par le Britannia Berlin 92 (aujourd’hui le Berliner SV1892, club amateur) et Pentland prend en charge l’équipe d’Allemagne Olympique. Las, la guerre éclate deux mois plus tard et Pentland est envoyé dans le camp de prisonniers civils de Ruhleben près de Berlin, où il retrouve Bloomer ainsi que de nombreux autres footballeurs britanniques. Il y restera quatre ans et partagera son temps entre le coaching sportif de militaires allemands et l’organisation d’un championnat interne de football. La guerre terminée, il est nommé entraîneur de l’équipe de France Olympique - ci-dessous - qui se prépare pour les J.O 1920 d’Anvers (elle sera éliminée en demi-finale par la Tchécoslovaquie). Espagne, terre d’accueilPeu après, Pentland reprend son baton de pélerin, direction l’Espagne. A l’époque, il n’est guère de terres potentiellement réceptives au football laissées en friche par les Britanniques. Pour beaucoup de ces pays et territoires, la démarche ne relevait pas d’un quelconque prosélytisme ou d’une « évangilisation » footballistique planifiée mais simplement d’un processus naturel, une inévitabilité due à une forte présence planétaire britannique. Dans les pays que ces derniers n’exploitaient pas directement (au propre comme au figuré) dans le cadre de leur vaste Empire, cette population britannique, sédentaire ou itinérante (parfois militaire), transmettait son savoir-faire dans d’innombrables domaines (commerce, industrie, ingénierie, mines, sidérurgie, chemins de fer/transports, chantiers navals, import-export, textile, agriculture, banque/finance, presse/publicité, assainissement, administration, diplomatie, etc.). Parfois, ce furent des autochtones anglophiles ou des tournées de clubs britanniques qui contribuèrent à accélérer un engouement naissant (e.g le fameux club londonien Corinthian FC en Afrique du Sud en 1897, Swindon Town en Argentine-Uruguay en 1912 ou Chelsea et Exeter City au Brésil en 1914 [2]). Un exemple plutôt inattendu de ce quadrillage serré du terrain planétaire est l’Amérique du Sud : rien que dans la région de Buenos-Aires à la fin du XIXè siècle, on estime la diaspora britannique (Irlande incluse, puisque intégrée au Royaume-Uni) ou d’origine britannique (descendants d’expatriés/colons) à environ 60 000 âmes. Sur le continent européen, et notamment l’Espagne, ce sont surtout les relations commerciales et industrielles avec le Royaume-Uni qui sont à l’origine du développement du football. Les cités portuaires espagnoles situées sur la façade Atlantique [3] seront parmi les premières bénéficiaires de cet essor (à l’instar du Havre AC en France), notamment celles où l’industrie navale, la mine et/ou la sidérurgie dominent. Le Havre AC, doyen des clubs français et fondé par des Anglais. En gros donc, Vikash Dhorasoo, c’est la faute aux Rosbifs (crédit photo : nos amis du Moustache Football Club). C’est dans ce contexte riche en brassage humain, en échanges et opportunités de toutes sortes que Fred Pentland arrive au Racing de Santander en 1920. Du kick and rush espagnol au tiki-taka anglaisLe Racing est un club en plein développement et Pentland s’y taille immédiatement une belle réputation. Il attire vite la convoitise d’un gros morceau : le voisin de l’Athletic Club (Athletic Bilbao), déjà huit fois vainqueur de la Coupe du Roi (le championnat national de la Liga n’existe pas encore - créé en 1928 - mais la Copa del Rey a démarré en 1903). Preuve de la forte popularité des entraîneurs brito-irlandais : Pentland est remplacé au Racing Santander par le Dublinois Patrick O’Connell, un ex Red Devil qui dirigera Los Racinguistas pendant sept ans puis d’autres clubs espagnols (dont le Barça) jusqu’en 1949. Le nouveau club de Pentland a été co-fondé en 1898 par des étudiants espagnols anglophiles aidés d’ouvriers navals et gueules noires britanniques (principalement originaires de Sunderland et de Southampton/Portsmouth, d’où le maillot rouge et blanc). L’Athletic a essentiellement été managé par des Anglais (adeptes du kick and rush) depuis sa fondation, dont Billy Barnes, un ancien attaquant de QPR temporairement exilé en Espagne en 1914 pour échapper à la Grande Guerre (il donnera à l’Athletic trois Coupes du Roi). Le football espagnol se professionnalise doucement et l’Athletic offre à Pentland un confortable salaire mensuel de 1 500 pesetas assorti de primes. C’est chez Los Leones que Pentland va gagner ses galons de grand entraîneur. Décrit par Wikipedia comme ayant « révolutionné le football alors pratiqué par l’Athletic », celui que l’on surnomme désormais El Bombín (l’homme au chapeau melon) fait en effet découvrir à ses protégés un football patient mais vif, basé sur la conservation du ballon, les passes courtes et les enchaînements rapides. En fait, un tel jeu avait déjà été pratiqué par l’Athletic avant Barnes mais trop sporadiquement pour imprégner le club d’une quelconque « philosophie » de jeu. Pentland tient à former des joueurs complets, polyvalents et à l’aise balle au pied. Il a notamment évolué trois saisons à Blackburn Rovers où le même style de jeu était prisé et il s’en inspire (pour comprendre pourquoi Blackburn, voir article TK - en particulier lafootnote [5] - sur les débuts du football anglais et l’influence écossaise, surtout dans le nord de l’Angleterre). Il professionnalise l’équipe, innove et pendant les entraînements qu’il a modernisés et rendus quasi quotidiens, Pentland martèle ses mantras : circulation et maîtrise du ballon, possession, occupation de l’espace, fighting spirit et discipline. Son jeu posé, conquérant, s’appuyant également sur une présence physique solide, contraste avec les standards ibères existants. Jusqu’ici, le style péninsulaire se caractérisait fortement par son aspect direct, surnommé par les autochtones The English Way ou le « 1-2-3 » (trois passes maximum du gardien à l’attaquant). Fait a priori étonnant mais génétiquement logique : ce modus operandi avait été transmis par des immigrés Britanniques ou rapporté du Royaume-Uni par des Espagnols/Portugais. Pentland vient tout bonnement d’exporter avec succès l’ancêtre du tiki-taka sur le sol espagnol. Cette rupture avec un passé encore tout frais est un moment séminal dans l’évolution du football ibérique et le séduisant template préconisé par l’Anglais sera vite copié et reproduit ad infinitum dans toute la péninsule. En 1923, Pentland remporte la Copa del Rey avec l’Athletic. Les joueurs adoptent alors une coutume étrange : à chaque victoire significative, ils lui chipent son chapeau melon et le piétinent. El Bombín en commande alors une vingtaine par saison… La même année, Steve Bloomer, celui qui lui avait conseillé de partir en Allemagne neuf ans plus tôt, le rejoint au Pays Basque pour y coacher le Real Unión Club de Irún, l’un des dix clubs fondateurs de la Liga en 1928-29. Bloomer remportera la Copa del Rey 1924 avec les Txuri-beltz, battant le Real Madrid 1-0 en finale. Succès sportif phénoménal En 1925, après deux saisons blanches et des envies d’ailleurs, Pentland signe pour l’Atlético Madrid (alors appelé Athletic Madrid, info ici sur ses liens forts avec l’Athletic Bilbao), un club ambitieux qui vient de se faire construire un stade de 36 000 places. Les Colchoneros atteignent la finale de Coupe du Roi en 1926 mais Pentland a la bougeotte et file à Oviedo l’année suivante, avant de revenir chez à l’Atlético en 1927 pour y remporter le championnat régional du Campeonato del Centro. Au printemps 1929, à la demande du sélectionneur espagnol, il fait même une pige comme entraîneur-adjoint de la Roja le temps d’un match et en profite pour battre l’Angleterre4-3 le 15 mai 1929 à Madrid devant 45 000 spectateurs, la première défaite de ses compatriotes contre une sélection non britannique. Sa cote est au zénith et il retourne à l’Athletic Bilbao. Le retour du fils prodige va s’avérer extrêmement fructueux : doublé Liga-Copa del Rey en 1930 et 1931. Le 8 février 1931, l’Athletic inflige au Barça la plus lourde défaite de son histoire : 12-1. Les titres 1932 et 1933 échappent de peu aux Basques (2è derrière le Real Madrid) mais pas la Coupe du Roi ces deux saisons-là. En 1933, Pentland repart à l’Atlético Madrid. Il y reste deux saisons avant que la guerre civile ne l’oblige à rentrer en Angleterre, où il pige comme entraîneur-adjoint de Brentford (D1) en 1936 avant d’aller manager un petit club du Nord-Ouest de janvier 1938 à l’orée de la Seconde Guerre Mondiale. Entre-temps, l’Athletic a continué sur sa lancée et remporté les titres 1934 et 1936 (ce dernier sous la houlette de l’Anglais William Garbutt, surnommé « The Father of Italian football » par l’auteur Paul Edgerton). Le 8 décembre 1959, le presque octogénaire Pentland foule la pelouse d’un San Mamés archicomble pour donner le coup d’envoi d’un Athletic-Chelsea donné en son honneur (photo ci-dessus). L’Athletic l’a invité pour lui remettre une haute distinction locale. Une reconnaissance on ne peut plus méritée : les Rojiblancos ont remporté douze trophées sous Pentland. A son décès, le 16 mars 1962, un service religieux en sa mémoire sera célébré dans la « cathédrale » San Mamés. Méconnu et largement oublié en Angleterre, Pentland est considéré au Pays Basque comme le réel fondateur de l’Athletic, celui qui lui donna ses lettres de noblesse et lui permit de rivaliser longtemps avec les grands. A ce titre et d’autres, on se remémore souvent ce gentleman en lui réservant une place de choix dans la mémoire et l’iconographie footballistiques basques. Idem pour l’Espagne, heureuse héritière de sa formidable legacy qui perdure aujourd’hui, avec la vigueur et le succès que l’on sait. Pour sûrement encore longtemps. http://cahiersdufootball.net/blogs/teenage-kicks/tag/kick-and-rush/
  11. On serait sur Neymar. Et ça en parles un peu partout... http://www.skysports.com/transfer/news/12691/10780985/european-paper-talk-jose-mourinho-plots-summer-neymar-bid
  12. Charlie

    Eric Cantona

    Cantona sur MUTV. http://www.manutd.com/en/News-And-Features/Football-News/2017/Feb/video-eric-cantona-discusses-united-trophies-mourinho-and-ibrahimovic.aspx?utm_campaign=ManUtd&utm_medium=post&utm_source=twitter
  13. Lui il a bien suivi les conseils des 5 fruits et légumes par jour.
  14. Première partie: LE 4-2-4, UN FOOT DE JUSTICE Comment le jeu a-t-il évolué au fil des décennies ? Pascal Charroin, spécialiste de son histoire, en évoque les grands tournants. Première partie : de la préhistoire à l'âge d'or du 4-2-4. Pascal Charroin est maître de conférences au département Staps de l’université Jean-Monnet de Saint-Étienne, où il enseigne l’histoire du sport et de l’éducation sportive, et collabore au Centre de recherche et d’innovation sur le sport (CRIS) de Lyon. Auteur de la thèse Allez les Verts ! De l’épopée au mythe : la mobilisation du public de l’Association sportive de Saint-Étienne ses sujets de recherches portent sur l’histoire du football, du cyclisme et du water-polo. En lien avec l’Institut des études régionales et du patrimoine (IERP) de Saint-Étienne et des Archives municipales qui conservent les archives de l’ASSE, il étudie l’évolution du jeu, des origines à nos jours. Interview parue dans les Cahiers du football #43, avril 2009. * * * La préhistoire du jeu De quand datent les premières règles ? En 1863, des pontes d’Oxford et Cambridge se réunissent pour unifier les règles dans leur pays ; le jeu en effet se finissait souvent en bagarre, il fallait clarifier tout cela. La tendance est alors à la séparation entre le foot et le rugby. Les participants ont deux points de divergence. D'abord, le "hacking" (coup de pied dans les tibias), qui va être aboli pour les footeux, maintenu par les rugbymen. Ensuite, l’utilisation des pieds et des mains. Pour les tenants du football, sociologiquement, jouer au pied, c’est mettre de la distance avec le ballon qui est sale, mal gonflé, etc. Jouer avec le pied est civilisateur! Pour les défenseurs du rugby, jouer au pied est au contraire un acte vulgaire. Il s’opère donc une scission. Sur les dix-sept participants à la réunion, treize valident les règles du football, quatre celles du rugby. Le football et le rugby deviennent deux sports distincts... Officiellement oui, mais dans les faits il faudra attendre le début du XXe siècle. Les règles du rugby sont éditées dès 1871. Par exemple, la manière de marquer des buts est similaire: la cage est constituée de deux poteaux sans barre transversale. Il faut attendre le tournant du siècle pour que cela change. Côté tactique, où en est-on ? C’est l’époque du dribbling game (conduite de balle, en français). Le principe est le suivant: le joueur parcourt le plus de distance possible balle au pied. Il donne la balle quand il ne peut pas faire autrement. La passe n’a aucune vocation offensive, c'est un acte par défaut. Elle ne va devenir une arme offensive et tactique en Angleterre qu’au début du XXe siècle. Simultanément, on assiste à une spécialisation des postes à la fin du XIXe siècle : la balle bouge mais pas les joueurs. Les avants ne vont pas derrière, les arrières ne vont pas devant. On arrive au passing game. Ce sont les Écossais qui ont inventé la spécialisation des postes… Ils sont à l'origine de tout, et pas seulement dans le foot. Ce sont eux qui mettent un gardien dans les cages, sans parler de leur rôle dans l’édification des règles. Comment se composent les équipes ? Il y a beaucoup plus d’attaquants que de défenseurs. L’entrejeu n’existe pas, ne sert à rien. On le saute. Le poste de numéro 10, si prestigieux de nos jours, est impensable à l’époque. C’est un peu le kick and rush que l’on connaîtra plus tard. À partir de l’entre-deux-guerres, tout le monde commence à bouger, et ce mouvement n’est pas fini aujourd’hui. On joue en 1-1-8 puis on va déshabiller l’attaque jusqu’au 2-3-5 des Italiens en 1934 et 1938. Le règne du WM Et arrive le WM... C’est une invention anglaise popularisée par Arsenal, qui consiste en un 3-2-2-3. Trois défenseurs, deux milieux défensifs, deux milieux offensifs, trois attaquants. Sur le terrain, la ligne d’attaque forme un W, celle des défenseurs un M. Pourquoi le WM ? À l'époque, la règle du hors-jeu a changé. Il fallait trois joueurs (le gardien et deux défenseurs) pour s’y faire prendre. À partir des années 20, il ne faut plus que deux défenseurs: l'avantage est donné à l’attaque. Le WM répond à cette évolution. Notamment avec l’introduction du marquage individuel, qui minimise les risques du hors-jeu... Oui, c’est aussi une réponse au problème du hors-jeu. Et puis, jusqu’aux années 1950-60, la qualité technique des défenseurs est bien moindre que celle des attaquants. On crée donc un surnombre derrière. Le professionnalisme, puis l’introduction du contrat à temps plus tard, changeront lentement les choses. Le milieu apparaît avec le WM ? Il prend de la consistance avec les inters et les demis. On commence à entrer dans une mobilité du jeu. Il devient difficile de sauter la ligne du milieu de terrain. Et devant, le principe consiste, pour l’ailier, à déborder et centrer. Cela a été vrai jusque dans les années 1980. Maintenant, on peut jouer à deux devant avec une pointe et un gars qui tourne autour. Auparavant, c’était débordement et centre pour l’avant-centre. Est-ce que les défenseurs participent au jeu dans le WM ? Il est difficile d'être affrmatif. Déjà, il y a l’idée de soutien et d’appui. Soutien par la passe en retrait. Appui par la passe d’un défenseur vers l’avant. On commence à sortir des stéréotypes, les permutations apparaissent, mais c’est une sorte de marais. On tâtonne. Du WM au 4-2-4 L'hégémonie du WM s'achève au cours des années 50… Les Hongrois et les Brésiliens commencent à réfléchir à d’autres types de jeu. En 1954, quand les Hongrois perdent la finale de la Coupe du monde, ils jouent en 4-2-4. Ils ont fait descendre un milieu défensif à l’arrière. Un milieu offensif devient milieu tout court, l’autre devient attaquant. Le Brésil a pris la suite de la Hongrie, victorieusement en 1958. La défense en ligne joue le hors-jeu. Oui. Il y a plus de défenseurs, moins d’attaquants. Le milieu est globalement plus défensif. C’est l’histoire des sports collectifs que l’on retrouve dans ce mouvement. On pratique le marquage de zone, on joue le hors-jeu. Les notions de libero et de stoppeur n’apparaissent pas encore. Les latéraux ne débordent que rarement. La dimension physique prend-elle de l’importance ? Non, pas vraiment si l'on regarde les entraînements qui sont pratiqués jusque dans les années 1960. D’abord, l’éducation physique et la culture physique sont importantes, et le ballon pas si présent que ça. Cela ressemble un peu à de l’entraînement militaire : on rampe, on court, etc. Ensuite, il y a l’idée que l’entraînement est éloigné de la situation de jeu. Le joueur doit être préservé, on ne tire pas sur la corde. Par exemple, les coureurs de fond ou de demi-fond ne courent pas leur distance à l’entraînement, ou alors en plusieurs fois. C’est un entraînement de base pour tous, pour les milieux autant que pour les autres. Le 4-2-4 est largement composé de tandems : deux défenseurs centraux, lien entre le latéral et son ailier, deux milieux, deux avant-centres. Est-ce que cela favorise le jeu court? Cela marque la fin du kick and rush. Il y a de la permutation et de l’aide mutuelle. Si l'un monte, l’autre descend. La polyvalence s’accroît. C’est un jeu court, rapide, car il n’y a pas beaucoup de touches de balle. Et le 4-2-4 en France ? On peut le personnaliser avec le Saint-Étienne de Batteux, qui emprunte leur système aux Hongrois. Alors qu’à Reims, il jouait avec le WM d’inspiration anglo-saxonne. Et à Nantes, à Monaco… C’est difficile à dire car les clichés journalistiques ("école nantaise", "jeu à une touche de balle", etc.) ont pollué le débat. En revanche, l’entraînement devient plus physique. Pour en revenir à Saint-Étienne, le club a été plus inventif car il a copié plus vite que les autres. Snella, Batteux puis Herbin – avec le 4-3-3 et le foot total de l’Ajax – ont été voir ce qui se passait ailleurs, pratique inconnue en France à une époque où chacun restait chez soi. L'ère du 4-2-4 Parlons des joueurs. Le gardien est-il plus mobile ? Oui, à cause de la défense en ligne dont la pratique peut être dangereuse et forcer le gardien à sortir au pied. Mais ce n’est pas spectaculaire ; la règle récente qui oblige à jouer au pied après une passe en retrait a, à mon sens, beaucoup plus transformé le poste. De la même manière, le rôle du gardien dans la construction, par une relance courte au pied ou à la main, apparaît plus tard – notamment avec le libero et la polyvalence des latéraux. Les défenseurs axiaux ne montent pas. Globalement non, et il faut ajouter la notion de binôme: ils ont le même jeu. Le rôle des latéraux est de bloquer l’attaquant adverse. Ils n'effectuent que peu ou pas de redoublements avec l’ailier ou un milieu. L’idée de la colonne vertébrale est très forte : ce sont les joueurs centraux qui tiennent la baraque. Que se passe-t-il pour les milieux de terrain ? Leur statut est meilleur qu’avant. Déjà, on ne saute plus leur ligne. Ils ne sont ni défenseurs, ni attaquants, mais on passe par eux, ils font office de relais. Ce n’est pas un milieu créateur mais de médiation, de transition. Ils n’ont pas l'aura actuelle du numéro 10. Le rôle neutre des milieux ne se retrouve-t-il pas dans la difficulté, à notre époque, à citer des noms de joueurs ? Un peu, mais il en va de même pour les défenseurs et les gardiens, qui pouvaient rester des années et des années dans le même club. Ils étaient sous-estimés alors que les clubs investissaient fortement dans les attaquants. Justement devant, comment les attaques se conduisent-elles ? Les ailiers débordent et obligent ainsi les défenseurs à prendre le couloir. Et puis, il y a les deux avant-centres. L'un est un peu plus avancé que l'autre, mais l’idée de binôme est très importante : ils jouent ensemble. Quelles sont les faiblesses du 4-2-4 ? La défense en ligne et le hors-jeu, ce qui constitue une tactique risquée. Il y a aussi le problème de la récupération de balle dans l’entrejeu, sans réel pressing. Ensuite, il y a la prise de risque offensive qui pose problème dans les matches couperets. En plus, l'efficacité du 4-2-4, jeu fait de passes précises et qui demande une technique sûre, dépend directement de la qualité des joueurs. Les équipes qui ont gagné avec ce système de jeu sont composées de joueurs talentueux : la Hongrie de Puskás, le Brésil de Pelé et tous les autres, Saint-Étienne avec Keita, Bereta, Revelli… Le 4-2-4 implique une logique de patience. L’idée, à l’époque, est que l’équipe qui gagne est celle qui a le ballon. Idée devenue fausse aujourd’hui puisqu'une forte proportion des buts est marquée après deux passes. C’est un foot de justice: celui qui a la balle a les occasions. Il faut donc être patient face aux défenses denses et être capable de garder la balle. http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=4442&titre=4-2-foot-de-justice-interview-pascal-charroin-histoire-football Deuxième partie: LES MILIEUX DEVIENNENT TALENTUEUX Après le WM et le 4-2-4, le football se tourne vers des tactiques moins romantiques: mais du catenaccio au 4-3-3, l'intelligence règne. Seconde partie de l'interview de l'historien Pascal Charroin. L'invention du béton D’où proviennent les tactiques ultra-défensives ? L’invention naît en Suisse vers la toute fin des années 1930, à Berne. L’idée est reprise en Italie et popularisée au sein de l’Inter d’Herrera dans les années 1960. L’une des réponses au 4-2-4 est le catenaccio... Le 4-2-4 est système le plus offensif qui ait existé. Ensuite, l’enjeu a tué le jeu. L’idée du catenaccio est claire : on renforce la défense. Un milieu de terrain décroche et un joueur "libre" – le libero – se met derrière la défense. On joue ainsi en 1-4-3-2 ou en 5-3-2. On revient au principe du WM, s’agissant du marquage individuel ? Oui, à l'exception du libero : chacun a son bonhomme, sauf lui. D’une manière générale, le catenaccio est l’antithèse du 4-2-4. Là où, auparavant, l’important était de garder le ballon, ici, le principe est d’attendre ou de provoquer l’erreur, la perte de balle, et de contre-attaquer. Pourquoi en Italie? Peut-être pour des raisons politiques et financières. Le foot était un sport majeur et l’enjeu a primé sur le jeu. Helenio Herrera. En gros, quel est le principe du catenaccio ? Il implique une récupération basse du ballon et une contre-attaque rapide en peu de passes. Il faut des défenseurs de talent. On attire l’adversaire, on joue bas. Il faut accepter d’être dominé. Surtout, l’équipe doit avoir la capacité de se transformer au cours d’un match. D’assiégé, on passe très vite à assaillant. Quelles sont les conséquences sur le gardien de but ? Son rôle est plus classique que dans le 4-2-4, car il est protégé par son libero. Ce n’est pas un grand footballeur. La nouveauté, c’est le libero… Il ne marque personne et n’a aucune vocation offensive. D’ailleurs, même maintenant, ces joueurs montent peu, sauf sur coups de pied arrêtés – à l'exception de joueurs comme Beckenbauer ou Blanc. Latéralement, il couvre ses défenseurs, il "flotte" côté ballon. Comment réagit la ligne arrière ? La dimension du marquage individuel est importante. La transmission de la balle doit être propre. Ce ne sont pas que des "bourricots". Les latéraux ont-il enfin un rôle offensif, à l’image de Facchetti à l’Inter Milan ? C’est plus vrai que dans le 4-2-4. Les latéraux compensent le potentiel offensif amoindri de l’équipe. On ne parle pas encore de couloir, mais d’aile. Les milieux de terrain ont-ils un rôle plus important qu’auparavant ? Ils incarnent la capacité de transformation de l’équipe. Ils doivent être adroits car, comme l’équipe n’a pas souvent le ballon, il ne faut pas se rater. Ce sont eux qui déclenchent les contre-attaques. Et les attaquants ? Le jeu de contre-attaque les oblige à être rapides. Et opportunistes, parce qu’il y a beaucoup de temps faibles pour peu de temps forts : il faut aller vite et être efficace. Giacinto Facchetti. On parle toujours d’ailiers ? Oui, cela ne change pas : ils débordent et centrent. Le catenaccio s’est-il importé partout ? C’est quand même une spécialité italienne. À défaut du système de jeu, c’est plus l’état d’esprit, la culture de ne pas perdre, qui se sont étendus ailleurs. L’avantage de ce système de jeu n'est-il pas qu'il ne nécessite pas de grands joueurs ? Oui, à l’exception de l’avant-centre. Il faut quand même de bons défenseurs. Mais il est vrai que la rigueur est peut-être plus importante que le talent. L'exigence physique s'accroît ? Pour les avants, oui, mais le catenaccio ne demande pas spécialement une dépense physique supérieure. C’est plus épuisant psychologiquement, puisqu'il faut se laisser dominer, que physiquement. Le jeu de contre-attaque se traduit-il par plus de jeu long ? C’est utile pour déclencher une contre-attaque rapide, mais ce n’est pas dukick and rush. Quelles sont les faiblesses du système ? On ne perd pas beaucoup, mais on ne gagne pas beaucoup. La valeur technique et physique de certains grands joueurs l’a rendu obsolète. Si ceux-là cassent le cadenas, l’équipe a de grosses difficultés pour revenir car elle n’est pas faite pour attaquer! Vers le 4-3-3 La clé pour dépasser le catenaccio est le 4-3-3. Qui l’a mis au point ? L’Ajax et l’équipe nationale des Pays-Bas dans les années 1971-1974. Plus qu’un changement tactique, c’est un autre état d’esprit... La notion de polyvalence apparaît. Kovacs avance l’idée de football total. Les arrières latéraux savent attaquer, les milieux créent. Le milieu offensif peut-être considéré comme un grand joueur: Cruyff, par exemple, alors que la star du 4-2-4, Pelé, était sur la ligne d’attaque. La dimension physique prend encore plus d'importance. Les joueurs doivent posséder plusieurs qualités dans leur registre technique : passe, dribble, débordement. C’est la grande période des combinaisons. Les arrières sont disponibles physiquement car, en face, les milieux sont devenus talentueux. On défend sur l’homme et pas en zone, donc il faut le suivre et en avoir les moyens physiques. Le stoppeur prend l’avant-centre, les latéraux s’occupent des ailiers. Le libero est libre. Et les deux hommes de la charnière centrale développent leurs caractéristiques propres. L'ASSE des années 1970 est un bon exemple. Le stoppeur stoppe l’avant-centre. Herbin a copié le modèle. On a toujours dit que ses Verts n’étaient pas techniques, mais c’était surtout le fait des journalistes extérieurs: "une équipe de la mine", etc. Mais il y a Bathenay, Larqué! Ils mouillent le maillot mais c’est aussi parce qu’il sont mieux préparés que les autres. Le milieu est technique. La faiblesse serait plutôt devant avec Sarramagna et Patrick Revelli, qui étaient des travailleurs et qui, paradoxalement, n’étaient pas les plus aimés. Pour en revenir à la charnière centrale, Piazza, qui était stoppeur, était au marquage... sauf quand il montait. Ce n’était pas un dribbleur mais il avait une telle masse physique! Seul Lopez était véritablement défensif car Janvion était un ancien attaquant et Farizon était irréprochable physiquement. C’est une défense en ligne avec marquage individuel. Dans la presse apparaît la notion de duel: Janvion contre Chiesa, Janvion contre Blokhine. Le 4-3-3 et le foot total, n’est-ce pas aussi l’obsession de la supériorité numérique dans les différentes zones du terrain ? Ce principe a toujours existé, je ne sais pas s'il est vraiment propre au 4-3-3. Passons aux postes. Le gardien, par exemple. Il participe cette fois à la construction, relance vers les latéraux. Comme il y a de grands joueurs par la taille en face, il sort de sa ligne sur les centres. Qui est l’aboyeur de l’équipe ? Le gardien, justement, par son recul et sa vision du jeu? Sur les coups de pied arrêtés, c’est le cas. Sinon, c’est plus le libero ou le stoppeur. Le libero doit être rigoureux, à l’écoute de la consigne, c’est lui qui commande le hors-jeu. Le libero est donc le patron. A-t-il un rôle offensif ? Il peut monter, mais ce n’est pas sa priorité car ils ne sont que quatre derrière. S’il est grand, il monte sur les coups de pied arrêtés. On commence à voir des morphotypes de poste. Le libero a un physique plutôt quelconque à côté du stoppeur, qui est plus costaud. La révolution arrive par les latéraux. Ce sont des arrières de débordement, à l’origine d’anciens attaquants comme Janvion. Les milieux de terrain ? On a un numéro 10 créatif. C’est le joueur clé. Toutes les grandes équipes ont un grand numéro 10: Cruyff, Larqué, Michel... jusqu’à Zidane, d’ailleurs. Il est axial, a du recul pour voir ce qui se passe devant et il est plus libre qu’avant. Ce sont souvent de bons tireurs de coups francs. Et les autres milieux ? Le numéro 8 est plutôt offensif, comme Bathenay ou Giresse à côté de Platini, en équipe de France. Son acolyte a une vocation défensive, comme Synaeghel: un travailleur obscur, un milieu récupérateur. À l'époque, il y en a un seul. Gérard Janvion (via Foot Nostalgie). Devant, on voit deux ailiers et un avant-centre. C’est l’époque des grands avants-centres : Carlos Bianchi, Gerd Müller, Hervé Revelli. Ils touchent peu la balle mais sont efficaces. On voit de nouveaux gestes techniques: contrôle dos à la cage et tir en pivot, alors qu’avant, le joueur courait dans le sens du match. L’image est celle du "renard des surfaces". Quelles sont les faiblesses du 4-3-3 ? Pour l’exploiter, il faut une grosse capacité physique. Je pointe aussi l’importance capitale des milieux de terrain comme Larqué, ou Platini qui a caché la misère lorsqu’il était à Saint-Étienne. Il faut aussi de vrais ailiers de débordement qui n’ont "qu’un pied". Peut-on dater la fin du 4-3-3 ? Au début des années 1980, avec l’avènement du 4-4-2, on retourne à la prudence. L’enjeu redevient dominant. De nouveaux patrons (Bez, Tapie, Borelli) arrivent et veulent des résultats. On fait reculer un attaquant. La ligne arrière est peu modifiée, mais on défend en zone. Dans l'entrejeu, on assiste à une séparation entre milieux défensifs et offensifs, avec l’avantage aux premiers. On se spécialise dans la tâche, on supprime les joueurs les moins importants. Les ailiers ne concrétisaient pas, les milieux sont passeurs, donc ils les remplacent. Les ailiers débordaient et centraient, mais les latéraux peuvent désormais le faire! Devant, on met souvent un pivot et un gars qui tourne autour. On revient à l’état d’esprit du catenaccio: le but est de marquer une fois. http://www.cahiersdufootball.net/article.php?id=4444&titre=les-milieux-deviennent-talentueux
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