Bourgoin :«La fin de la récréation»
Ambiance de veillée d'armes dans les coulisses de l'AJ Auxerre. Les « vieux de la vieille » Gérard Bourgoin, Jean-Claude Hamel et Guy Roux entendent reprendre le contrôle du club à l'occasion d'une AG, jeudi. L'ancien « roi du poulet » explique son projet.
Gérard Bourgoin est à la tête de l'équipe ''AJA 2015''. (L'Equipe)
Gérard Bourgoin est à la tête de l'équipe ''AJA 2015''. (L'Equipe)
« Gérard Bourgoin, allez-vous "flinguer" Alain Dujon jeudi lors de l'AG du club ?
Il y a quatre ans, le président Hamel a fait un choix, en trouvant un homme, bon... enfin en misant sur l'équipe du président Dujon. Hamel les a installés. Ce qui ne voulait pas dire que les 42 membres du Conseil d'administration allaient comme des béni-oui-oui regarder faire les choses. On a considéré qu'il fallait sonner la fin de la récréation. On a obtenu des résultats extraordinaires (qualification pour la Ligue des champions) grâce à la cohérence de l'équipe de Jean Fernandez. On a quand même trouvé que par la suite ça manquait un peu d'ambition.
Que reprochez-vous à Alain Dujon ?
Il n'y a pas eu le recrutement qu'il fallait pour aborder les quatre compétitions de cette saison. L'effectif n'était pas suffisant pour jouer sur tous les tableaux. Et à un moment, on a vu s'approcher la deuxième division. On dit que gouverner, c'est prévoir. C'est une gouvernance qui n'a pas prévu. Auxerre a bâti son image sur la formation. Aujourd'hui notre système de formation n'est plus aussi performant. Le CA a demandé à ce que soit revue cette politique. On a confié au président Dujon la mission de remonter un centre. Il a été jusqu'au bout et alors que des entrepreneurs de haut niveau ont commencé à négocier avec lui, d'un seul coup il y a eu arrêt sur image. On lui reproche son manque de décision, la mollesse de la gouvernance.
Alors que les moyens étaient là, c'est ça ?
Les moyens ont toujours été là, en hommes comme en cohésion politique, ce qui est très rare. Il avait un consensus, des accords de financement. Mais ça va à une vitesse d'escargot alors que la D1 va à une vitesse d'avion de chasse.
Pensez-vous réussir à reprendre le pouvoir ?
J'ai toujours conduit des combats avec des armes bien « calculées » à l'avance. Il y a trois semaines nous étions légèrement minoritaires mais aujourd'hui notre courant est majoritaire. J'ai vu que M. Dujon ne manquait pas de confiance et qu'il pensait être majoritaire lui aussi. Je pense que nous gouvernerons la semaine prochaine.
Gérard Bourgoin et Guy Roux
Visez-vous clairement la présidence ?
Oui, il faut bien qu'il y ait quelqu'un qui l'incarne. C'est ce qui a été prévu, il n'y a pas d'équivoque sur le sujet. On est en rang très serré.
Quels seront les rôles de Guy Roux et Jean-Claude Hamel ?
Avec Guy Roux, difficile d'avoir un meilleur conseiller en recrutement de jeunes et il oeuvrera sur la façon de mettre en place des réseaux en région parisienne, en Europe ou en Afrique du nord. Jean-Claude Hamel fera profiter de son expérience le jeune directeur général qu'on mettra en place. Quant à moi, vous savez que je sais faire du vélo tout seul et je n'attends pas qu'on me tienne le manche (sic).
Que répondez-vous quand on oppose la jeune classe qu'incarne Alain Dujon à l'ancienne école que représente votre attelage ?
Dans les affaires, je ne fais pas de complexe sur ce sujet. Je suis dans le management depuis une cinquantaine d'années. Je n'ai pas trop de leçon à recevoir sur la façon dont on peut mener une affaire. Notre attelage est crédible, et il l'est pour la France entière (sic).
Jean Fernandez, à ce jour, n'a pas prolongé...
On entend parler de ça oui, c'est bien. Dans la vie, il vaut mieux faire envie que pitié. Je suis très content pour Jean Fernandez. Quand il est arrivé au club, j'ai fait un an de management avec lui, j'ai été très séduit. Je reste sur cet esprit et c'est pour ces raisons que je souhaite le conserver avec son staff.
Lui en avez-vous fait part ?
Non, ce n'est pas encore à l'ordre du jour. Le sujet, c'était qu'Auxerre assure son maintien. Jean Fernandez s'est battu pour que son équipe s'éloigne de la zone rouge. Moi je me bats pour changer la gouvernance. »
Léquipe.fr
Mouai l'AJA a eu pas mal de fois l'occasion d'être sportivement ambitieux et ne l'a pas fait car Bourgoin justement avait décidé de vendre les meilleurs joueurs et souvent sans même consulter Guy Roux qui s'en ait souvent plaint. Et puis sur les moyens il exagère pas mal, les dernières saisons étaient déficitaires et sans la ligue des champions le club auraient été dans une situation très difficile. J'espère qu'il va prendre la place de Dujon mais bon certains de ses arguments ne tiennent pas.
En tout cas pour ce qui ait du succès de son mouvement ça sent le bluff, Fabien Cool qui fait parti de son courant avait dit il y a quelques jours que c'était presque mission impossible, enfin on verra après demain.