Vu Take Shelter hier. Deux mots : lumineux, éblouissant.
Take Shelter, c'est une oeuvre d'un minimalisme effrayant, à la portée inversement proportionnelle. Certains plans sont d'une beauté à couper le souffle, invitant à la contemplation d'un héros qui cherche pourtant à se protéger de ce qu'il voit (je n'en dis pas plus).
Un truc sur lequel vous me donnerez votre avis, si vous décidez d'aller le voir : certains y ont vu une critique du système social américain (crédits, rôle de la famille, manies dans les petits villages, système de prise en charge dans les services de santé, etc.). Je n'ai pas eu cette sensation. Certes, ces sujets sont évoqués, au travers de ce que le protagoniste voit en rêve notamment, mais il n'y a aucune critique chez l'acteur principal et sa compagne, juste une acceptation tacite des règles qu'ils connaissent. Ils ne jugent pas, s'en accommodent, s'adaptent (la scène où la femme vient voir son époux et planifie leur futur alors qu'il travaille son abri est saisissante, surtout lorsqu'on voit l'état du mari). Ce n'est, pour moi, pas une critique, mais juste un constat, juste une observation de la capacité des gens à s'adapter, mais aussi à s'autodétruire. Il n'y a pas de jugement, car il n'y a pas le temps. Le temps, c'est la clé de voute de ce film : quand doit-il terminer son abri ?
C'est vraiment une baffe pour moi. Sans aucun doute le film de ces dernières années, dans son domaine en tout cas. Je le conseille donc vivement (Best, certains plans devraient te faire plaisir ).
Ce soir, c'est Shame et Dangerous Method. Je viens de mater quelques trailers, et 2012 sera une bonne année de cinéma. Juste une sensation tenace depuis quelques mois, qui ne cesse de se confirmer...