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Critiques épiques de trois films épiques.

 

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En s'ouvrant sur une séquence de mariage qui dure près de trois quarts d'heure, Francis Ford Coppola réduit à néant la crainte de voir un clone du Scarface de Brian de Palma. Puisqu'il échappe totalement à la « logique » de la violence outrancière et de la profusion d'hémoglobine qu'on aurait pu attendre d'un film de gangsters. C'est aussi une manière de clarifier l'importance que va prendre la famille dans le récit, qui regroupe plusieurs cérémonies familiales - mariage, baptême, enterrement - qui sont souvent des moments-clés, annonciateurs de tournants décisifs dans l'histoire. La famille n'étant pas uniquement celle des liens du sang, mais de liens tout aussi importants, ceux de l'appartenance (et de la dévotion) à une famille de la mafia italienne (déportée aux États-Unis).

 

Celle qui nous ouvre ses portes, c'est la famille Corleone, la plus crainte et respectée de New-York. Les quatre autres familles qui cohabitent avec elle ne possèdent pas la même toute-puissance, loin d'avoir une influence aussi déterminante sur les hommes qui tiennent la ville entre leurs mains (hommes de loi (justice) et de force (police)). Quand on voit qui en est le parrain, ce Don Corleone cérémonieux, à la parole de velours, on ne peut que comprendre d'où vient cette domination incontestable : homme mesuré et prévoyant, il n'est pas du genre à commettre des erreurs et assure ainsi sans difficulté la pérennité d'une famille qui lui doit beaucoup.

 

La première partie du film va donc être axée sur cet homme et ses méthodes semblent-ils infaillibles (mais que certains jugeront archaïques). Marlon Brando, dont le jeu aurait pu paraître excessif et caricatural, accapare avec un tel magnétisme l'attention du spectateur qu'il permet au film de s'avérer d'emblée passionnant malgré qu'il ne soit composé, dans un premier temps, que de dialogues. C'est là toute la réussite de Coppola, et de ses acteurs, celle d'arriver à passionner non pas par démonstration mais par sobriété ; une sobriété transcendée par un art aussi bien du cadre que du langage.

 

Cette longue introduction, en plus de nous présenter minutieusement son personnage principal, va aussi servir à initier le spectateur au rythme du film : lent, posé, aussi tempéré que la manière de s'exprimer du Don Corleone. En acceptant d'entrer dans cet univers de manière si graduelle, avant que les choses ne s'emballent, le spectateur fait le pacte de suivre sans un centième d'inattention ce colosse cinématographique, qui s'étend sur près de trois heures et pourrait donc - même en étant génial - faire sortir le public du film de tant à autres. Dans Le Parrain, il en est hors de question : le premier plan au dézoomage progressif permet au public de s'immiscer au sein de l'espace filmique pour ne plus en sortir.

 

Nous observons aussi, tout de suite, le contraste par lequel le film ne va cesser d'être nourri. Un contraste entre l'intérieur et l'extérieur, ou, pour apporter plus de clarté, entre la vie de famille et la vie de la famille. Un contraste qui est caractérisé par la manière dont les affaires de la mafia poursuivent leur cours, le jour même du mariage de la fille du Don. Ces discussions qui se déroulent dans le bureau du parrain, pendant que la fête bat son plein au dehors, montrent bien les deux visages exhibés par ces hommes voués corps et âmes au crime organisé. C'est d'ailleurs l'un des trois fils du Don, Michael (Al Pacino), qui se révélera être l'homme à la dualité interne la plus marquée, puisqu'il subit au fur et à mesure comme une mutation, passant d'un type de famille à l'autre - délaissant une Kay Adams désemparée (tandis que Don fait la trajectoire inverse).

 

Habité par les hommes d'un côté et les femmes de l'autre, représentant des deux pans de la famille, tel est le contraste dévoilé par le film, qui nous permet, dans un univers pourtant immoral et violent, de nous attacher à ces personnages comme on s'attacherait à n'importe qui d'autre. Loin d'être une glorification malsaine du crime organisé ou la mise en images d'un fantasme adolescent (chose qui correspond davantage à Scarface), Le Parrain n'en demeure pas moins empathique, ne juge pas les personnages et leur confère une véritable humanité qui, dénuée de tout manichéisme, constitue l'une des nombreuses réussites du film.

 

Francis Ford Coppola va aussi aborder ce que c'est que d'être le fils d'un parrain de la mafia. Comprenant les impératifs que cela exige, la pression qui en résulte, puisqu'il y a une logique de transmission qui est mise en lumière par le film, qui n'est qu'une lente (et pénible) succession, d'un parrain à un autre. Chacun des trois fils du Don Corleone vont incarner des aspects différents propres à cette succession : le fils qui veut s'imposer (Sonny), celui qui ne peut pas (Fredo), et le seul qui peut et va aussi devoir, progressivement, vouloir (Michael).

 

Et cette transition, ou transmission, va avoir lieu à une période sombre pour la mafia italienne : une période où, l'hégémonie du Don Corleone arrivant à son terme, d'autres familles essaient de lui reprendre son trône, ses contacts, ses pouvoirs. Ce sera le cas des Tattaglia, autre famille new-yorkaise. Le film va donc être un concentré d'attaques/ripostes, de décisions, d'initiatives, avec toujours ce désir de peser les conséquences, Coppola s'efforçant, non pas de montrer la violence de la mafia, mais sa capacité stratégique, sa manière de fonctionner, à tous les niveaux. Il croisera ainsi moments de haute tension et - évidemment - fusillades avec des séquences dialoguées qui sont au moins aussi passionnantes et déterminent le vrai visage d'une mafia en fin de compte loin d'aimer le sang et la mauvaise publicité.

 

Le cinéaste réussit donc à proposer, pendant trois heures, un melting pot de bonnes idées qui recoupent aussi bien l'entrée du marché de la drogue dans la mafia (principal sujet de discordes entre les familles), que celui de la transmission familiale, de la double-vie menée par ces hommes, et de la malédiction (assumée) avec laquelle ils sont contraints de vivre, ne pouvant échapper au destin qui est le leur une fois qu'ils font partie de la famille. Passionnant sans être sulfureux, drôle sans être stupide, émouvant sans être pathétique, Le Parrain et sa réalisation brillante - photographie, cadrage, montage, musique etc. - offre ce qui est à ce jour, sans aucun doute, le regard le plus dense et pertinent qui soit sur un système qui intrigue autant qu'il rebute. Le film donne la sensation, au bout du compte, d'avoir été l'affaire de jours entiers passés derrière l'écran, à découvrir la vie de tous ces hommes (et femmes) liés les uns avec les autres et les uns contre les autres, dans une même spirale qui fait se rejoindre prospérité et dévastation. Comme si nous avions regardé une série télévisée dans son intégralité, de manière ininterrompue.

 

En définitive, Le Parrain est la preuve que la lenteur, au cinéma, ne se rechigne pas, mais se déguste.

 

 

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Après Shotgun Stories et Take Shelter, Jeff Nichols, jeune réalisateur montant, poursuit avec Mud le portrait d'un état qui lui est très cher, l'Arkansas - dont il est originaire. Alors que la famille était au cœur de ses deux précédentes réalisations, ici, même si elle reste en toile de fond, c'est l'amour qui va être le sujet principal de son récit : l'amour comme mythe et comme réalité, vu à travers les yeux d'un gamin d'une douzaine d'années, qui a foi en l'amour comme on peut avoir foi en Dieu : en sentant que sans cela le monde ne ferait plus sens. Sa croyance en la force et l'immuabilité des sentiments amoureux tranchant avec le monde au sein duquel il évolue, qui semble en ruines, à l'image de la maison familiale où il a toujours vécu, qui risque d'être détruite après le divorce de ses parents.

 

La manière de faire de Jeff Nichols ne va pas changer, et ceux qui étaient déjà acquis à sa cause risque d'être autant ébouriffés par ce film qu'ils ne l'ont été par les autres. Nous allons retrouver un type de récit qui semble faire partie intégrante du style du réalisateur : récit composé d'allers-retours. Dans Shotgun Stories, un Des hommes sans loi du riche, les allers-retours étaient les provocations perpétuelles entre deux familles rivales ; dans Take Shelter, moins évidents, les allers-retours étaient ceux qui séparaient Michael Shannon du cocon familial et de l'extérieur (avec l'abri anti-tempête comme point de rupture). Avec Mud, cette tendance à la transversalité atteint son paroxysme, puisque le petit garçon, Ellis, va se mettre à alterner entre deux lieux distincts : sa maison (condamnée), située dans un espèce de bayou, et une île bordée par les rives du Mississippi, où vit le reclus et marginal Mud (Matthew McConaughey).

 

Un matin, avec son meilleur ami, Ellis va décider de prendre le bateau de son père, pour aller jusqu'à cette fameuse île où les attendent un trésor surréaliste : un bateau haut perché dans les arbres, conséquences d'une inondation passée. Ce n'est pas la seule chose qu'ils y trouveront, puisqu'ils vont aussi faire la rencontre de Mud, personnage mystérieux et charismatique, possédant le costume du badass typique : tatouages et arme à feu. Sa solitude et sa vulnérabilité (pas affichées mais percevables derrière sa carapace) vont toucher Ellis, qui, très vite, va être amadoué par ce personnage, au point de lui apporter à manger et de vouloir en apprendre plus sur son histoire personnelle.

C'est ainsi qu'il va découvrir la malédiction qui pèse sur cet homme - une « jolie blonde aux longues jambes » en étant l'instigatrice majeure. Mud passerait sa vie à attendre un amour qui ne pourrait jamais exister, trop utopique, ne pouvant ainsi pas être libre, toujours envoûté par cette femme mi-déesse mi-sorcière, qui pourrait lui faire vivre les meilleurs moments de son existence comme les pires. C'est pourtant la persévérance de cet homme qui, après tant d'années, croit encore naïvement en la possibilité de cet amour maudit, qui va agir sur Ellis, ce dernier étant prêt à prendre tous les risques pour faire perdurer l'espoir de Mud. Pourquoi ? Parce que lui aussi doit espérer, étant confronté au même problème : ses parents s'apprêtent à divorcer et il est donc sur le point de perdre tout ce qu'il a connu jusqu'à présent : son foyer et sa vie de famille.

 

La question qu'il va poser, du haut de ses douze ans, est la suivante : l'amour existe-t-il ? Peut-il perdurer ? Est-il condamné ? Toutes les histoires vont tourner autour de l'amour et de la désillusion qui s'y juxtapose. Il en fera l'expérience avec une jeune fille plus âgée que lui, qui se mettra soudain à l'ignorer pour préserver sa réputation ; et d'autres personnages seront aussi soumis à cette force invisible qu'est la détresse amoureuse : Mud, son père, ainsi que son voisin solitaire. Seuls le meilleur ami d'Ellis et son oncle (l'excellent Michael Shannon) échapperont à cela, en bons obsédés sexuels qu'ils sont (contrepoints avec les éternels romantiques qui les entourent). Plus qu'un film sur l'amour, c'est aussi un film sur la désespérance masculine, et on pourrait même parler de souffrance, face au caractère incompréhensible des femmes. Ellis va alors se transformer en messager, en porte-parole de l'amour. De ce fait, il se dégage de ce personnage un mélange de naïveté et de maturité, que l'on décèle aussi chez le personnage de Matthew McConaughey.

 

L'autre point fort du film va par conséquent être ce parallèle entre les deux personnages, le plus jeune répétant les erreurs du plus vieux (impulsivité, naïveté etc.). Leur relation, l'un étant le double de l'autre (un plan en particulier clarifiera cela avec brio : celui où Ellis marche derrière Mud, avec la même démarche et la même cadence), va être extrêmement touchante (au point de mettre un peu au second plan le troisième membre de ce trio - ce qui paraissait de toute façon inévitable). Et malgré le rythme lent, comme toujours chez Nichols, contemplatif, véritable hommage à la nature et à l'Amérique profonde, Mud trouve le moyen d'insérer une intrigue qui possède toutes les spécificités d'un thriller haletant, étant en ce sens plus mouvementée que celle de Take Shelter.

 

Bien que ce scénario soit efficace, avec des moments de tension permanents et plusieurs soubresauts, c'est avant tout l'aspect intimiste qui se cache derrière l'histoire, et la manière de le dévoiler, qui m'a séduit. Jeff Nichols oblige nous avons ces moments hors du temps, à travers des plans de la nature, en vue subjective, qui traduisent de la meilleure des manières cette ambiance pré-apocalyptique que le réalisateur veut insuffler à ses films - rappelant presque un certain Terrence Malick. Le cinéaste s'intéresse aussi au travail manuel, seul moyen de survie pour les hommes dans ces terres désolées : la construction d'un abri anti-tempête dans Take Shelter, la reconstruction d'un bateau dans Mud, avec des hommes qui suent et tapent et retapent, symbole encore une fois de la masculinité ambiante.

 

Toute la mixité de l'univers de Jeff Nichols est bien là, dans cette beauté pure, intemporelle, et la crasse qui va avec (Mud signifiant « boue ») , à mettre en corrélation avec l'illusion des personnages et la réalité, beaucoup plus sombre. Tye Sheridan en Ellis est celui qui incarne au mieux ce contraste, un acteur formidable, déjà époustouflant dans The Tree of Life et qui ici arrive à donner à son personnage toute l'ampleur qu'il mérite, ne disparaissant jamais derrière un Matthew McConaughey dont la qualité ne surprend plus. En revanche, celle qui surprend, c'est Reese Witherspoon, bien loin des cruches qu'elle campe habituellement - même si elle revient parfois flirter avec. Elle arrive à donner une dimension à son personnage qui justifie la fascination qu'elle engendre (ainsi que le rejet qu'elle peut provoquer).

 

Il ne manque rien à ce Mud, nouveau bijou d'un réalisateur désormais confortablement installé au sein de la crème américaine, si ce n'est de ne pas atteindre les sommets d'intensité ressentis devant Take Shelter, qui était un film encore plus grandiose et renversant - et unique il faut dire. Mais il n'en est pas loin, et peut former d'ores et déjà une trilogie solide, qui fait office de référence en terme de portrait sur l'Amérique, la vraie. Film flottant, comme le drapeau états-unien, dénué de tout patriotisme ou de toute tendance bling bling, il s'étend longuement et de manière contemplative pour proposer un regard profond sur les hommes, leurs souffrances, à tous les âges de la vie, concluant son film par un avant-dernier plan d'une beauté à laquelle aucun adjectif ne pourrait faire honneur.

 

À la question « où est l'amour ? », le film répond qu'il est dans le cœur des enfants, eux qui ont le choix de le faire perdurer ou non, d'espérer ou non, de croire ou de ne pas croire. Comme dans Take Shelter, Jeff Nichols conclue son film en offrant au spectateur la possibilité de répondre lui-même à cette question : alors, tu y crois toi ? Cut.

 

 

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Le mystère et la fascination sont les deux traits principaux du film de « serial killer ». Et ils sont, dans Memories of Murder, sublimés comme jamais, contribuant à le situer parmi les références du genre, s'il n'est pas la référence absolue. Au travers de cette histoire qui fait froid dans le dos Bong Joon-ho parvient à hanter le spectateur en proposant une œuvre crue et lyrique, brutale et poétique, drôle et déprimante, jouissive et frustrante, et donc, par-dessus tout, mystérieuse et fascinante. Beaucoup de « et » et de paradoxes, qui montrent à quel point le film est complet, efficace, les deux heures qui le composent étant presque insuffisantes tant on aimerait se perdre et encore et encore au cœur de ce puzzle asiatique.

 

La première réussite du film se situe probablement à ce niveau-là - dans le fait d'être asiatique. Je trouve que les territoires asiatiques - plus particulièrement la Corée du sud et le Japon - possèdent un potentiel énorme pour servir de terres d'accueil aux thrillers. Leurs paysages, leurs villages, leur météo... en terme d'angoisses pures on fait difficilement plus fécond. Ainsi ai-je tout de suite été captivé (et effrayé) par ces corps de femmes sans vie que l'on retrouve dissimulés dans des immenses champs de blé. L'identité visuelle du film m'a paru plus qu'adéquate : parfaite. Il en va de même pour l'identité sonore, les musiques achevant la (re)création du malaise causé par cette série de meurtres. Pas étonnant que l'ambiance soit aussi efficace quand on sait que Bong Joon-ho a soigneusement préparé son film, allant jusqu'à tourner sur les lieux mêmes où les crimes ont été perpétrés.

 

Car oui, l'autre force de Memories of Murder, c'est de s'inspirer de faits réels. Une manière de rendre l'angoisse encore plus prégnante, torturant l'esprit du spectateur qui ne va cesser de se poser des questions, bien après le visionnage, au point de pouvoir en faire des cauchemars (je redoute la nuit où, perdu dans mes rêves, je me retrouverai seul un soir de pluie, au sein d'un petit chemin coréen). Je ne sais pas si tout le monde a ressenti cette frayeur mais moi, devant ce film, j'étais tétanisé, à la fois passionné par tout l'arsenal cinématographique mis en place et frissonnant d'inquiétude au fil des minutes, au point de sursauter en apercevant les premières gouttes d'une averse ou en entendant les premières notes d'une chanson d'amour perdu.

 

1986 sera désormais, dans mon esprit, une année maudite. L'année des meurtres, l'année de l'histoire. Celle où un tueur en série a arpenté les environs d'un village coréen chaque soir de pluie, violant et assassinant une femme à chaque fois, ne laissant derrière lui rien d'autre que sa signature criminelle : les victimes étouffées avec leurs propres bas.

 

Au début le film ne démarre pourtant pas sur le ton auquel on pourrait s'attendre. Le tueur en série n'est pas tellement sur le devant de la scène et on découvre surtout les méthodes inacceptables de la police locale, incarnées par un duo de policiers aussi stupides qu'incompétents. À la fois drôles et détestables, ces pantins vont être remis à leur place lors de l'arrivée d'un policier venu de Séoul, dans l'unique but d'enquêter sur ces crimes qu'il semble vouloir résoudre à tout prix. À partir du moment où l'intrigue devient claire (en même temps que le film s'assombrit) c'est là que la fascination gagne véritablement le spectateur.

 

Le film ne perd pas l'humour lié à la bêtise de ces policiers simplets, mais tend à devenir sans cesse plus angoissant, le point d'orgue de cette première partie étant une nouvelle agression dont on est témoins et qui finit de nous plonger dans l'angoisse du film. Les suspects successifs - tous captivants malgré leur innocence - montrent la manière dont la police patauge laborieusement, voyant toutes ses tentatives réduites à néant. À chaque fois qu'on croit avoir découvert l'indice déterminant, un autre se cache derrière, et ainsi de suite. Les nuits de pluie se suivent et se ressemblent, les cadavres s'empilent, et les enquêteurs comme le spectateur, frustrés, finissent par perdre la tête.

 

Les meurtres, signes d'une désespérance masculine (comme en témoigne la chanson qui les annoncent), se concluront par un dernier crime, le pire de tous, qui rend d'autant plus mal à l'aise que le spectateur « bénéficie » d'une vue subjective : celle du tueur, dans son hésitation morbide - générant ainsi l'un des moments de cinéma les plus intenses que j'ai vécu. Une intensité qui ne retombe pas dès lors qu'elle apparaît, nous amenant jusqu'à un épilogue qui aurait pu paraître artificiel mais qui ne l'est pas du tout, où le gros plan prend toute l'ampleur qui le caractérise : un regard d'une impuissance communicative, symbole d'une hantise qui agit avec autant d'impact sur ceux qui croisent ce regard : nous.

 

Memories of Murder est un grand film, un beau film, et un film intelligent, Bong Joon-ho transcendant un genre qui sied habituellement si bien à la littérature mais qui n'est pas toujours aussi efficace au cinéma. Les conditions dans lesquelles j'ai vu le film étaient peut-être optimales mais son effet m'a semblé d'une puissance rare. Il y a une espèce de mélancolie, de nostalgie, de mystère intemporel, dans cette histoire, transmis par le film, qui m'ont bouleversé. Une chose est sûre : je n'écouterai plus la pluie tomber de la même manière, devinant entre ses flots incessants, des larmes éternelles.

 

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Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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@ Jiminy, j'ai vu Shaun of the Dead, c'est un bon film, mais il n'est pas du même niveau que Hot Fuzz, ce dernier est plus réussi, il est plus mouvementé, il a plus de caractères. :)

 

Comme toi j'ai préféré HotFuzz; mais curieusement, beaucoup de monde préfère SotD.

Hotfuzz :wub: rien que le le casting :wub:

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Le nouveau défi de ma vie : écrire et réaliser un biopic sur Ferguson.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Je viens de voir Léon (version longue) et quel enfer, scénario qu'on peut qualifier de nul, sans Natalie Portman ça serait un naufrage...

"Le pouvoir de l'homme s'est accru dans tous les domaines, excepté sur lui-même."

Churchill

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Dobermann c'est un peu du sous-Tarantino mais bon. ^^

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Je viens de voir Léon (version longue) et quel enfer, scénario qu'on peut qualifier de nul, sans Natalie Portman ça serait un naufrage...

 

Un film de Luc Besson quoi.

 

J'avais regardé Nikita il a quelques temps longtemps parce que Marvin en a dit plusieurs fois du bien. Mais quel horreur ce film, le calvaire que tu m'as fait passer Marvin, je t'en voudrais toujours !

Modifié par mondoudou
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Un film de Luc Besson quoi.

 

J'avais regardé Nikita il a quelques temps longtemps parce que Marvin en a dit plusieurs fois du bien. Mais quel horreur ce film, le calvaire que tu m'as fait passer Marvin, je t'en voudrais toujours !

 

Muahaha

 

Non mais Luc Besson c'est horrible. Nikita c'est un de ses meilleur, je l'ai vu quand j'étais assez jeune, mais j'avoue que je n'ai aucune envie de le revoir.

 

 

 

Dobermann c'est un peu du sous-Tarantino mais bon. ^^

 

Le cinéma, c'est comme le foot, si tu le regardes pour t'amuser, un bon match de Tottenham peut te faire marrer, si tu mates pour analyser, tu vas te sentir horrifier par le niveau de jeu. Dobermann c'est pas un chef d'oeuvre, loiiiiin de là, mais quand tu le mates entre pote pour t'amuser, ça passe assez crème je dois dire.

Modifié par Marvin


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Mais j'ai bien aimé Dobermann hein. ;)

D'ailleurs Jan Kounen est un réalisateur que j'apprécie (99 Francs).

 

Après il est un peu à Tarantino/Avary ce que Beigbeider est à Bret Easton Ellis. ^^

Modifié par Best_07

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Nope. C'est bien ?

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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Tout pour moi ça.

Je suis un moi-même préfabriqué, je suis une aberration. Un être non-contingent. Ma personnalité est une ébauche informe, mon opiniâtre absence profonde de cœur. Il y a longtemps que la conscience, la pitié, l'espoir m'ont quitté, s'ils ont jamais existé.

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En mangeant une omelette aux psilocybes fer de lance ?

"Oh, Monsieur et maître, la misère est grande. Les fantômes que j'ai conjurés, je ne vais plus pouvoir m'en dépêtrer"

 

Goethe.

 

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Rien ne vaut le bio :P

"Oh, Monsieur et maître, la misère est grande. Les fantômes que j'ai conjurés, je ne vais plus pouvoir m'en dépêtrer"

 

Goethe.

 

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Sinon sympa le nouveau truc facebook pour répertorier les films vus, j'en suis à 365, j'en ai surement oublié plein mais la majorité de ceux que j'aime sont là dedans... (j'ai mis les daubes aussi :D )

Tu peux me dire comment on le trouve? :P

Sinon tu peux aussi le faire en notant tous tes films sur IMDB ;) c'est vraiment une super référence pour les films. Les notes sont pas des indicateurs parfaits, mais on peut s'y fier un petit minimum... moi j'en suis à 760 films :tv:

Modifié par Panenka

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Une petite vue sur Youtube pour m'aider à remporter ce concours :)
youtu.be/g3wyknJkKlA

 

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Tu peux me dire comment on le trouve? :P

Sinon tu peux aussi le faire en notant tous tes films sur IMDB ;) c'est vraiment une super référence pour les films. Les notes sont pas des indicateurs parfaits, mais on peut s'y fier un petit minimum... moi j'en suis à 760 films :tv:

C'est avec la "nouvelle" disposition facebook, enfin je l'ai pas depuis longtemps... Quand tu vas sur ton profil normalement à gauche t'as plusieurs endroits où tu peux ajouter tes artistes musicaux, films, émissions télés, livres, jeux... En dessous de amis et photos. Tu as un petit + à côté du titres films qui te permet d'ajouter les films.

J'en ai retrouvé quelques uns je suis à 386^^

YES SIR!

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