Augustin

En voila une sacrée contradiction. La Juve s'est construire sur plusieurs saisons, si je reprends tes dires; mais il ne faut pas considérer les années précédentes, toujours si je considère tes dires. On va faire plus simple. A toi de nous prouver que la Juve est supérieure au Real, puisque nous défendons l'opinion commune [ce qui n'en fait pas pour autant la vérité, je te l'accorde] Fais bien attention à un détail dans ta démonstration ; lorsque l'on parle de bonne ou mauvaise performance, c'est déjà considérer l'idée de valeur : tel club fait une bonne ou une mauvaise performance en faisant tel ou tel résultat. Si la Juventus fait une énorme performance en faisant un résultat étriqué face au Real, ça veut peut - être dire que... De la même manière, si le Real n'est pas loin de se qualifier en ayant pas mal de joueurs faisant une mauvaise performance, c'est peut - être que...

Finalement, c'est toi qui nous fait une petite dissertation

Oui, c'est ça. D'ailleurs, c'est la différence avec un Bayern- Real, où les forces en présence sont à peu près équivalentes. Pour établir ce constat, on s'appuie sur les performances des équipes sur les années passées, sur les confrontations précédentes quand il y en a, sur la valeur supposée des joueurs...

Tout simplement parce que dans ces matchs-là, tout dépend avant tout du Real Madrid et du Barca. Avec un Real ou un Barca au top, la Juventus ne peut pas gagner. Il faut une contre - performance, pour que la Juve puisse se qualifier. Ce n'est pas une honte de gagner lorsque tu es plus faible que l'adversaire; par contre, c'est honteux de perdre face à plus faible que soi. Tout est dans le mot "déjouer".

Le Real et le Barca sont supérieurs à la Juve. Le Real avait les cartes en main en demi, comme le Barca a les cartes en main en finale. La Juventus doit essayer de faire déjouer son adversaire, ce qui déjà implique le fait de reconnaître la supériorité de son adversaire. Arrivés en demi - finale, les turinois ont la mentalité habituelle de l'outsider : ils n'ont pas déçu, l'objectif est atteint ; ils jouent donc beaucoup plus libérés que leurs adversaires. C'est cela la différence entre Dortmund, l'Atletico, la Juventus et leurs adversaires : les premiers ne considèrent pas une élimination en demi - finale ou finale comme une catastrophe, même s'il y a toujours la déception inhérente à une élimination, tandis que pour les seconds, toute élimination, toute non victoire en LDC est un échec. Le Bayern, le Real et le Barca ont pour objectif de gagner la LDC chaque année ; tout autre résultat est un échec, une désillusion même. Voilà la différence entre un favori, et un outsider. Force est de constater que depuis quelques années, on a toujours une finale entre un favori et une équipe "surprise".

La finale s'annonce intéressante, en tout cas. Faut voir, si la Juve arrivera à faire déjouer le Barca

C'est un avantage : il ne se sent jamais seul !

L'important, c'est de savoir comment la Juve joue dans les grands matchs, et non pas face à Catane ou Parme... Et dans les gros matchs de LDC, on les a vu plus calculateur que les autres : une équipe qui sait gérer ses matchs. Peut - être que la comparaison avec l'Atletico te plairait plus. Ca peut être une possibilité. Pour moi, parler de mini - surprise, c'est réduire la performance de cette équipe; l'an passé, elle nous a fait une grosse contre - performance en LDC; cette année, elle répond voire dépasse les attentes. De toute manière, j'ai bien l'impression qu'il y avait trois équipes au - dessus cette année, donc une place à prendre en demi.

Ces deux gus ne valent ni Dja Djédjé, ni Benjamin Mendy.

C'est déjà mieux. Moi, ce que je note dans ton précédent message, c'est la tendance à penser qu'être comparé à ce Chelsea 2012 est une honte. Dans le style de jeu, c'était certainement différent; si l'on compare les situations un peu moins : un outsider, ou une équipe de second rang, qui parvient jusqu'en finale en s'adaptant à chaque fois à l'adversaire, et en défendant très bien. Face à Monaco, en quart de finale, ce fut quand même l'équivalent de ce Chelsea, sans avoir des faits de jeu aussi handicapants qu'avait pu l'avoir chelsea. N'oublions pas d'ailleurs que ce Chelsea était allé se qualifier en prolongation face à Naples, avec un retard de deux buts à combler; c'était un peu plus aussi qu'une équipe qui sait que défendre

La Juventus laisse la même impression ; celle d'une équipe de second rang, par rapport aux trois autres clubs, ayant profité d'une contre - performance de l'un des gros pour se hisser en finale.

Ca, c'est déjà une objection bien plus intéressante. Effectivement, on a peut - être un peu du mal à évaluer la Juve, à cause de son championnat moins relevé que par le passé, et de sa contre - performance de l'an passé en C1. Il ne faut pas non plus s'en tenir aux deux dernières confrontations de Chelsea en 2012: la finale était face à un adversaire bien plus fort ; et chelsea a joué à dix pendant une bonne partie de la demi - finale retour.

Nous faire une Chelsea 2012, ça veut tout simplement dire, gagner la LDC quand personne ne l'attendait. On peut dire sans risquer de déplaire à quiconque, que la Juve pratique un football plutôt défensif ? Ce n'est pas interdit ? Ca ne froisse pas trop la susceptibilité de monsieur ?

Effectivement, le jeu de l'équipe pouvait changer en fonction de l'adversaire; et on a bien souvent tendance à ne retenir que les gros matchs. Le jeu dont je parle était celui pratiqué face aux gros. Face aux autres, Berbatov était bien utile. Je n'oublie pas le fait qu'il a été meilleur butteur de PL avec MU; mais, un Berbatov est recruté pour faire la différence face aux gros, pas pour jouer les petits. Le triplé face à Liverpool, et plus généralement cette fameuse saison 2010 - 2011, cache les trois autres en demi - teinte. Le parcours de Berbatov à MU, me fait penser à celui de Nani : un pic de forme épisodique, et des bas.

Fluidifier le jeu certainement. Apporter ce qu'il faut pour jouer en attaques rapides, ou contre - attaques comme le faisait MU, non. C'est dommage; dans l'ensemble malgré cette difficulté, Berbatov a un bilan honorable à MU. C'est une demi - erreur de casting, on va dire. La comparaison n'est pas très heureuse. Ruud, c'est une autre époque: celle où l'on attendait que des buts d'un numéro 9.

Mu avait besoin d'un attaquant qui soit mobile, pas d'un Berbatov.

Berbatov n'avait franchement pas le profil idoine pour jouer dans le MU de Ferguson.

Ah bah si, tu peux le contester Rondoudou, sans même faire la rabat - joie !

Désolé, je suis trop fainéant les derniers temps ! Le Svaro marche par coup d'éclat; la régularité n'est pas son fort.

Plus que le cas Cabella, j'ai vraiment l'impression que la plupart des joueurs de L1 recrutés l'an passé par des clubs de PL sont en échec. Vous avez des contre - exemples ?

Allez, relançons un peu les débats : La Juventus peut - elle nous faire une Chelsea 2012 ?

Dites, j'ai une question à l'attention de ceux qui suivent plus la PL que moi : il devient quoi Rémi Cabella ? J'imagine qu'il ne doit pas être bien brillant puisque Newcastle reste sur une superbe série de matchs sans victoire.

Il y a les U18 des Chamois Niortais qui joue contre les U18 de Clermont - Ferrand... Ils ont calé du football féminin sur FR2 ? Ils sont fous ?

Les trois de devant ne défendent jamais; même lorsque cela arrive, ils le font très mal. Le fait d'être sur le mauvais côté n'arrange certainement pas les choses. Je me doute bien que ce milieu a trois est certainement excellent face à des équipes bien plus faibles. Ils doivent certainement perdre très peu le ballon, donc épuiser l'adversaire. Dans cette configuration, le pressing doit être assez payant à chaque perte de balle. Face à une équipe solide, comme la Juventus, ça s'annonce forcément plus difficile. Pour moi, c'était un pire tirage que le Bayern, pour le Real, une sorte de piège bis, après l'Atletico... Bale est inquiétant. Cela s'explique assez facilement. Depuis qu'il a été repositionné à droite, il a un jeu très similaire à celui de Ronaldo : il tente beaucoup même de loin, cherche sans arrêt l'exploit. Or ce rôle au Real échoit à Ronaldo. Un lieutenant de ce dernier ne peut se permettre ce genre de jeu, au risque de l’éclipser... Ronaldo et Bale se ressemblent trop pour être complémentaires.

L'an passé, il y avait Modric et Xabi Alonso. Défensivement, c'est quand même autre chose. Si je me souviens bien, Khedira avait joué en finale, à la place du basque suspendu pour l'occasion. Le premier est blessé ; le second est parti au Bayern, et n'a pas été remplacé...