"Cependant, le gazon de Wimbledon ralentit considérablement plus les balles depuis le début des années 2000. En effet, le gazon est plus dense et l'herbe plus longue ; par conséquent la balle est freinée après l'impact au sol donc arrive moins vite vers le relanceur. Durant la finale masculine de Wimbledon 2008, une animation informatisée montrait en effet qu'en 2003 un service de 202 km/h ralentissait à 83 km/h après le rebond, alors qu'en 2008 ce même service chutait à 69 km/h, soit une perte de plus d'1 mètre au niveau de la ligne de fond de court. Jusqu’alors constitués à 70 % d’ivraie (et 30 % de creeping red fescue), les courts de Wimbledon depuis 2001 sont à 100 % composés d’ivraie.
L’objectif, louable, des organisateurs était de réduire la quantité de faux rebonds pendant les 13 jours que dure le tournoi. Car ce nouveau gazon plus résistant pousse également sur un sol plus dur. Mais qui dit sol plus dur, dit également rebond plus haut. Premier changement fondamental du gazon de Wimbledon : fini les balles qui fusent, les slices meurtriers et les retours de service au niveau du genou. Sur ce nouveau sol, le rebond de la balle est plus élevé, pratiquement au niveau des surfaces en dur.
La deuxième particularité de l’ivraie est de pousser de manière beaucoup plus verticale. La balle est alors davantage accrochée par l’herbe quand elle rebondit. Et elle s’en trouve ralentie. Au-delà des montages télévisuels, ce ralentissement est mesuré de manière très précise. L’ITF classifie les vitesses des surfaces du circuit en quatre catégories : lente, intermédiaire, semi-rapide et rapide. En 2007, les catégories suivantes étaient attribuées aux tournois du grand chelem : Roland Garros - lente, US Open - rapide, Australian Open - semi-rapide. Le gazon de Wimbledon, à la surprise générale, s’est vu attribuer la catégorie intermédiaire.
Le gazon de Wimbledon a donc changé. Si l’effet sur l’état du court en fin de tournoi reste sujet à discussion, le ralentissement de la surface qui en a résulté est lui établi. À tel point que l’herbe de Wimbledon n’est plus aujourd’hui considérée comme une surface rapide. Si dans les années 80 et 90 le decoturf de Flushing Meadows était la surface intermédiaire entre la terre battue et le gazon, les rapports sont aujourd’hui inversés. Le tournoi du Grand Chelem le plus rapide se joue désormais à New York, et c’est à Londres qu’on trouve la surface intermédiaire." - Wikipedia