Arjen Robben, les raisons d'un si bel été
Arjen Robben est en grande forme, cavale partout, et vit sa meilleure compétition en sélection. Mais pourquoi ?
Si les Pays-Bas sont en quarts de finale, c’est en très grande partie grâce à lui. Arjen Robben a déjà marqué trois buts et donné une passe décisive, mais il a fait beaucoup plus que ça. Dans une équipe néerlandaise orpheline de Kevin Strootman, il est devenu la première option, le joueur à cajoler, sublimer et libérer. Un pari de Louis van Gaal, récompensé par les performances du Munichois.
Arjen Robben s’épanouit au Brésil, parce que son sélectionneur a fait en sorte qu’il soit exempt des tâches les plus ingrates et les plus coûteuses en énergie. D’abord, les Pays-Bas savent alterner entre des phases de pressing et des phases d’attentes, où leur repli compact permet un léger répit. Contre le Chili, le bloc orange a reculé à plusieurs reprises, mais Robben, lui, est resté plus haut, guettant les possibilités de contre-attaque. Mena, le milieu gauche de la Roja, a pu par conséquent se porter vers l’avant et mettre en danger le côté droit de la défense néerlandaise. Un risque à accepter pour maximiser le rendement de l’ancien ailier de Chelsea.
La principale trouvaille de Louis van Gaal, d’ailleurs, c’est de ne plus faire de Robben un simple ailier. Confiné à l’aile droite au Bayern, une restriction qui le pousse à être répétitif et prévisible (même si le stopper semble impossible quand il revient sur son pied gauche à l’entrée de la surface), Robben est bien plus en sélection. Sa zone d’activité n’est pas limitée par un pendant sur l’autre flanc, puisque le système de Van Gaal ne compte pas d’ailiers. L’ancien entraîneur de l’Ajax joue avec deux attaquants axiaux, Van Persie et Robben, ayant chacun des devoirs différents. L’avant-centre de Manchester United fixe la défense adverse dans l’axe, pendant que Robben vagabonde d’un espace à l’autre, faisant briller sa vitesse de course et sa qualité de percussion.
La largeur est assurée par les latéraux, Blind ou Kuyt à gauche, Janmaat ou Verhaegh à droite. De Jong et Wijnaldum forment le double pivot devant la défense, une colonne vertébrale prolongée par Wesley Sneijder en 10 et Robin van Persie, donc, en 9. Comment qualifier le poste d’Arjen Robben, au milieu de tout ça ? Faux 9 alors qu’il y en a déjà un vrai ? Neuf et demi ? La nomenclature tactique est secondaire. Robben a vu ses chaînes brisées par Van Gaal, et navigue entre les vides laissés par l’opposition. Un nouveau rôle pour lui, à 30 ans, et une des innovations notables de cette Coupe du Monde 2014.
http://www.goal.com/fr/news/3827/coupe-du-monde-2014/2014/07/05/4933447/arjen-robben-les-raisons-dun-si-bel-%C3%A9t%C3%A9